Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 2, note 22.
Note [22]

Chapitre xlviii (axiomes ii‑iii, page 325) du Thesaurus chronologiæ in quo universa temporum et historiarum series in omni vitæ genere ponitur ob oculos. Authore Johanne-Henrico Alstedio [Trésor de la chronologie de Johannes Henricus Alstedius, {a} où est mise sous les yeux la suite complète des temps et des événements en tout genre de vie] : {b}

ii. In conjuntionibus magnis sive revolutionibus planetarum, quibus illi ad initia redeunt, ut non est probanda superstitio vel scrupulosa diligentia, ita quoque laudanda non est negligentia, vel irrisio.

iii. Caput 12. Danielis debet nobis esse cynosura in explicatione numerorum propheticorum. Nam illud nos a templo secundo veluti manu ducit ad excidium ipsius : et ab excidio templi an. Christi 69 usque ad terminum dierum numerat primo annos 1 290 deinde 1 335, hoc est annos 2 694, connumeratis annis 69, qui effluxerunt a Christo usque ad excidium templi. Ab hac summa si subducantur mille anni Apoc. 20. perveniemus ad annum Christi 1694. Unde colligimus, septem phialas inde ab anno 1517 usque ad annum 1694 effundendas, ita nempe, ut interea temporis vasa iræ armentur, animentur et exanimentur, et vasa misericordiæ premantur et a pressuris liberentur, Judæis et gentibus ex remotis mundi angulis in unum collectis, ut postea sit florentissimus ecclesiæ status per 1 000 annos.

[ii. Ni superstition ni pointilleuse exactitude ne doivent être accordées aux grandes conjonctions ou révolutions des planètes, par lesquelles elles reviennent à leur position de départ, mais il ne faut ni les mépriser ni s’en moquer.

iii. Le chapitre 12 de Daniel doit nous servir de Petite Ourse dans l’explication des nombres prophétiques : {c} il nous conduit, comme par la main, depuis le Second Temple jusqu’à sa destruction ; {d} ensuite, depuis la destruction du Temple, en l’an 69 du Christ, jusqu’à la fin du monde, il compte d’abord 1 290 années, puis 1 335, {c} soit un total de 2 694 années, en y ajoutant les 69 qui se sont écoulées entre l’avènement du Christ et la destruction du Temple. Si nous ôtons de cette somme les 1 000 années que donne le chapitre 20 de l’Apocalypse, {e} nous parvenons à l’an 1694 après le Christ. Puisque sept phiales doivent se déverser entre l’an 1517 et l’an 1694, {f} nous calculons donc que pendant cet intervalle de temps les vases de la colère s’armeront, s’empliront et s’épuiseront, puis que les vases de la miséricorde s’exprimeront et se libéreront des contraintes : venus de tous les coins reculés du monde, juifs et gentils se rassembleront pour que, dès lors, la condition de la communauté humaine fleurisse parfaitement pendant 1 000 ans]. {g}


  1. Johann Heinrich Alsted, v. note [6], lettre 153.

  2. Herborn, Christoff Rab, 1624, in‑8o de 340 pages.

  3. Daniel (12:8‑13) :

    « “ Monseigneur, quel sera cet achèvement ? ” Il dit : “ Va, Daniel ; ces paroles sont closes et scellées jusqu’au temps de la fin. Un grand nombre seront lavés, blanchis et purifiés ; les méchants feront le mal ; les méchants ne comprendront point ; les doctes comprendront. À compter du moment que sera aboli le sacrifice perpétuel et posée l’abomination de la désolation : mille deux cent quatre-ving-dix jours. Heureux celui qui tiendra, et qui atteindra mille trois cent trente-cinq jours. Pour toi, va, prends ton repos ; et tu te lèveras pour ta part à la fin des jours. ” »

    L’étoile Polaire, qui indique le nord aux voyageurs, est située au bout de la queue de la Petite Ourse.

  4. Après la destruction du Premier Temple de Jérusalem par Nabuchodonosor en 587 av. J.‑C., fut aussitôt entreprise la construction du Second Temple, détruit en l’an 69 de notre ère par Titus, futur empereur romain (de 79 à 81).

  5. Apocalypse (20:1‑3) :

    « Puis je vis un Ange descendre du ciel, tenant à la main la clef de l’Abîme, ainsi qu’une énorme chaîne. Il maîtrisa le Dragon, l’antique Serpent, – c’est le Diable, Satan, – et l’enchaîna pour mille années. Il le jeta dans l’Abîme, tira sur lui les verrous, apposa des scellés, afin qu’il cessât de fourvoyer les nations jusqu’à l’achèvement des mille années. Après quoi il doit être relâché pour un peu de temps. »

  6. N’ayant pas trouvé d’autre sens à phiala que celui de phiale, coupe peu profonde et évasée (sans signification astronomique ou astrologique que j’aie su trouver), le fil de la démonstration arithmétique présentée par Alstedius m’a échappé à partir de cet endroit, où il passe des temps (en transformant allègrement les jours annoncés par Daniel en années) aux récipients. Cent soixante-dix-sept ans (1694 moins 1517) est une durée qui n’aboutit pas à un nombre entier quand on la divise par sept.

  7. À en croire Alstedius, tous les enfants de Dieu, juifs comme non-juifs (gentils), ont donc pu dormir tranquilles depuis 1694 et le pourront jusqu’en 2694…

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 2, note 22.

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(Consulté le 20/04/2024)

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