À Claude II Belin, le 28 octobre 1631, note 23.
Note [23]

Les apothicaires, nos actuels pharmaciens, exerçaient « cette partie de la médecine qui consiste en la préparation des remèdes. À Paris les apothicaires prennent aussi la qualité de marchands épiciers {a} et droguistes. Ce mot vient du grec apotheca, qui signifie boutique » (Furetière).


  1. V. note [15], lettre 544, pour les épices prises dans le sens de drogues aromatiques.

Les apothicaires de Paris entraient dans la carrière par un apprentissage de quatre années, commencé entre les âges de 14 et 25 ans. Devenus compagnons, ils accédaient à la maîtrise avec la permission et sous le contrôle de la Faculté de médecine. Ils exerçaient sous la stricte surveillance de la Faculté, qui visait en vain à garantir leur totale soumission aux prescriptions de ses docteurs régents. Guy Patin les exécrait comme autant de cupides, complices de médecins sans scrupule, qui avantageaient la médecine chimique et ses préparations (parties) aussi compliquées que coûteuses : cette « polypharmacie » était l’une de ses plus féroces bêtes noires. Son rêve, fondé sur la médecine botanique, était de ruiner les apothicaires en mettant les remèdes végétaux les plus simples à la portée directe du public, sans en passer par les échoppes des « épiciers arabesques ». La suite des lettres fournit maints exemples des disputes qui opposèrent vivement les médecins aux pharmaciens, et dont Patin fut l’un des plus ardents agitateurs.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 28 octobre 1631, note 23.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0006&cln=23

(Consulté le 28/03/2024)

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