Note [23] | |
« On dit qu’un homme est cassé aux gages pour dire qu’on a rompu avec lui, qu’il n’est plus en faveur » (Furetière). En 1643, le Chancelier Pierre iv Séguier, fort lié aux jésuites, avait nommé Jean de Launoy l’un des quatre censeurs royaux pour les livres de théologie, offices dont la principale intention était de supprimer tout ce qui tendrait à propager la doctrine de Jansenius et d’Antoine ii Arnauld. Launoy était resté en poste au moins jusqu’en 1648. En 1649, quand éclata en Sorbonne l’affaire des Cinq Propositions de Jansenius (v. note [16], lettre 321), Launoy se singularisa par sa position : il donnait à la fois raison aux deux partis en affirmant qu’il n’y avait pas sur cette matière de véritable tradition et qu’on en pouvait croire ce qu’on voulait ; il ajoutait encore que Jansenius avait fort bien entendu saint Augustin et qu’on avait tort de le condamner, mais que saint Augustin s’était lui-même trompé et que c’étaient les semi-pélagiens (jésuites, v. note [7], lettre 96) qui avaient raison. De là naquit le bruit, dont Guy Patin se faisait ici l’écho, que Launoy était pensionnaire des loyolites (Michaud). Bayle (note D) a parlé des relations de Launoy avec le P. Jacques Sirmond, jésuite :
Dans la suite de son existence, Launoy « ne trouva point d’antagoniste qui gardât moins de mesures avec lui que le P. Théophile Raynaud », et prit, en 1656, sans devenir lui-même janséniste, la défense d’Antoine ii Arnauld contre la censure de la Sorbonne et des jésuites, ce qui lui valut d’être définitivement radié de l’Université de Paris. Ce passage, depuis « Le livre de M. de Launoy… » forme presque mot pour mot le 1er paragraphe des lettres xlix à Spon de l’édition Bulderen (tome i, 139-140) et ccclzzzix à Falconet de l’édition Reveillé-Parise (tome ii, 568‑570), datées du 18 novembre 1650, qui sont donc des fabrications (v. note [12], lettre 201). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 16 novembre 1649, note 23.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0207&cln=23 (Consulté le 08/12/2024) |