Note [23] | |
Cet article sur le consul et triumvir romain Marius Licinius Crassus {a} tire ses propos de trois historiens antiques de langue grecque, dans leurs traductions françaises publiées au xviie s. :
Le roi des Parthes qui défit Crassus à Carrhes se nommait Orodès ii, souverain asarcide (v. notule {a}, note [43] du Faux Patiniana II‑6) qui régna de 54 à 38 av. J.‑C. Moréri l’appelle Orode, je ne sais pas expliquer la corruption de son nom en « Clau » dans L’Esprit de Guy Patin. La richesse et la cupidité sont ordinairement personnifiées par Crésus, roi de Lydie au vie s. av. J.‑C. (v. note [91] du Faux Patiniana II‑7). On pense encore à lui en disant : « riche comme Crésus ». Crassus, le plus opulent Romain de l’Antiquité, ne l’a pas détrôné dans le vocabulaire proverbial ; néanmoins, dès 44 av. J.‑C. Cicéron écrivait (Des Devoirs, livre ii chapitre xvi) : Crassus cum cognomine dives tum copiis functus est ædificio maximo munere. La deuxième édition du Dictionnaire de l’Académie (1718) a attesté le substantif féminin « crasse » dans le sens d’avarice sordide. Il a été repris dans le Littré DLF, qui cite la Satire x de Nicolas Boileau-Despréaux (1666), faisant bien le lien entre « la famélique et honteuse lésine » et la saleté : « Mais, pour bien mettre ici leur crasse en tout son lustre, Le lien étymologique entre Crassus et « crasse » n’est pas dans Moréri : il s’agit d’un pur jeu de mots des rédacteurs de L’Esprit de Guy Patin, que je n’ai vu attesté par aucun autre ouvrage. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : L’Esprit de Guy Patin (1709), Faux Patiniana II-7, note 23. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8220&cln=23 (Consulté le 08/10/2024) |