À Johann Daniel Horst, le 25 août 1657, note 24.
Note [24]

Page 212 (Ulm, 1660), à propos des jours critiques réglés par la Lune :

Nec obstat Clarissimi nostri Dieterici in Iatreo Hippocr. pag. 39. allata instantia, plerosq. sine cælo curari, cum non cujusvis sit adire celsi palatia cœli, et Medico in Elementis consistendum sit.

[La véhémence que notre très distingué Dieterich a opposée dans son Iatreum Hippocraticum, page 39, n’y fait pas obstacle : la plupart des gens guérissent sans l’aide du ciel, puisqu’il n’est pas donné à n’importe qui d’accéder aux palais du firmament, et puisqu’il faut pour le médecin s’en tenir aux éléments].

Johann Conrad Dieterich (1612-1667), helléniste et médecin allemand, professeur de grec et d’histoire à Giessen en 1650, est auteur de :

Iatreum Hippocraticum, continens Narthecium medicinæ veteris et novæ, juxta ductum Aphorismorum Hippocratis compositum.

[Dispensaire hippocratique, contenant la boîte à onguents de la médecine ancienne et nouvelle, composée sous la conduite des aphorismes d’Hippocrate]


  1. Ulm, Balthasar. Kühnen, 1661, in‑4o de 1 555 pages.

    Cette date de parution est incompatible avec une citation par Johann Daniel Horst (1657 et 1660), mais je n’ai pas trouvé d’édition antérieure dans les catalogues que j’ai consultés. Comme il pouvait arriver (pour appâter l’acheteur), l’édition signée 1661 a pu avoir été postdatée d’un an, car le passage que cite Horst s’y lit bel et bien à la page 39, où Dieterich dénonce la vanité des dogmes médicaux fondés sur de fumeuses spéculations : {i}

    Spissæ operæ res explorare, quas quæque stellæ, ex vario suo positu et commixtione, in aëre, et corporum spiritibus, itemque humoribus vires exercent. Hinc videmus plerosque sine cœlo curari, cum non cujusvis sit adire celsi palatia cœli, jactarumque hinc vulgo : Medico consistendum in elementis, non progrediendum ultra. Elementa spectans omnino observat aërem, magnamque ejus mutabilitatem, cum uno die quandoque bis terve mutetur, miratur cum Eusebio Emiseno, scribente : Ut de cœlo et tempore, de diebus et mensibus et anno taceamus, qui semper volvuntur et in se replicantur. Neque aër, neque ipsi homines suam perpetuam servant figuram. Quorum omnium mutationes quis unquam per singula enarrare valeat ?

    [Il est fort ardu d’explorer les phénomènes que provoquent dans l’air les forces de chaque étoile selon sa position et ses rapports avec les autres, tout comme il en va des esprits et des humeurs dans les corps. De là vient que nous voyons la plupart des gens guérir sans l’aide du ciel, puisqu’il n’est pas donné à n’importe qui d’accéder aux palais du firmament, et puisqu’on répand partout que le médecin doit s’en tenir aux éléments, sans chercher à aller plus loin. Qui regarde les éléments observe entièrement l’air et sa grande aptitude à changer, comme il fait parfois deux voire trois fois en une seule journée ; et il admirera ce qu’a écrit Eusèbe d’Émèse : {ii} Restons muets sur le ciel et le temps, sur les jours, les mois et les années, qui roulent et se reproduisent les uns les autres sans jamais s’arrêter, quand les hommes ne conservent pas perpétuellement le même aspect. Qui saura jamais expliquer entièrement leurs transformations ?]

    1. Toutefois, cela n’explique pas comment Horst a pu citer ce livre en 1657.

    2. Évêque d’Émèse, Eusèbe d’Édesse est un théologien arien et astrologue du ive s., auteur d’homélies.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Daniel Horst, le 25 août 1657, note 24.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1120&cln=24

(Consulté le 29/03/2024)

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