Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre II, note 24.
Note [24]

Ce récit, où patient est à prendre dans le sens de « criminel qui attend, qui souffre la mort à laquelle il a été condamné » (Furetière), correspond presque mot pour mot à celui que Matthiole a donné dans ses commentaires sur Dioscoride (traduction d’Antoine du Pinet, Lyon, 1627, v. note [42], lettre 332), au chapitre cxxxi, livre i, à propos du citron [Medica Malus], (page 115, seconde colonne, entre les repères 30 et 60). Il est tiré du chapitre viii, livre iii de Déipnosphistes d’Athénée de Naucratis (v. note [17], lettre de Charles Spon, datée du 6 avril 1657) :

« J’ai appris par un de mes concitoyens, qui a eu le gouvernement de l’Égypte, que le citron, pris avant tout aliment sec ou liquide, est l’antidote de tous les poisons. Cet ami avait un jour condamné quelques criminels à être mordus par des animaux venimeux, auxquels ils allaient être abandonnés, selon leur sentence, lorsqu’entrant dans le lieu public qui leur avait été marqué, la maîtresse d’une taverne leur donna, par pitié, du citron qu’elle avait à la main et qu’elle mangeait ; ils le prirent, le mangèrent et ne reçurent aucun mal des animaux monstrueux et les plus féroces, c’est-à-dire, des aspics, {a} aux morsures desquels ils furent exposés. Ce gouverneur ne sut que penser de cet événement. Enfin, il demanda au soldat qui les gardait, s’ils avaient bu ou mangé quelque chose avant l’exécution. Apprenant qu’on leur avait alors donné un citron, sans aucune ruse, il ordonna que le jour suivant on donnât un citron à l’un d’eux, et pas à l’autre. Celui qui le mangea ne reçut aucun mal de la morsure ; mais l’autre mourut bientôt après avoir été blessé. Cette épreuve ayant été répétée par plusieurs personnes, on sut que le citron était l’antidote de tous les breuvages délétères. » {b}


  1. V. note [12], lettre 368.

  2. Traduit du grec par Jean-Baptiste Lefebvre de Villebrune, 1796.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre II, note 24.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8169&cln=24

(Consulté le 03/12/2024)

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