À Charles Spon, le 11 juin 1649, note 25.
Note [25]

V. note [1], lettre 179, pour les dernières nouvelles de la Fronde bordelaise contre le duc d’Épernon. En Provence, les frondeurs étaient opposés au comte d’Alais (v. note [42], lettre 155), cousin du prince de Condé et gouverneur de la province (Journal de la Fronde, volume i, fos 40 vo, 46 vo‑47 ro, et 51 vo, juin 1649) :

« Le 2 on eut avis de Provence que le différend d’entre le comte d’Alais et le parlement d’Aix avait obligé les villes de la province qui tiennent pour le parlement à prendre les armes. […]

Le même jour {a} on eut avis de Provence que les rumeurs y continuaient. Un particulier qui avait acheté une charge de conseiller du semestre du parlement d’Aix, qui a été révoqué, ayant tué le lieutenant général de la ville de Draguignan pour un différend qu’ils avaient ensemble, le parlement a député des commissaires pour aller informer de ce meurtre sur les lieux ; et parce que celui qui l’a commis est protégé du comte d’Alais, il a été ordonné que les communes s’assembleraient pour assister ces commissaires ; de sorte que par ce moyen étant arrivés à Draguignan, ils se sont trouvés forts de 1 600 hommes, ce qui a obligé le comte d’Alais, qui est à Marseille, d’y envoyer des troupes, prétendant que le parlement a des desseins dangereux qu’il veut exécuter sur ce prétexte. On ajoute à cela qu’il y a quantité de vaisseaux espagnols sur la côte de Provence qui veulent acheter du blé, ce qui a fait croire que le parlement d’Aix avait appelé les Espagnols à son secours. […]

Le même jour {b} on eut nouvelle de Provence que le comte d’Alais ayant fait avancer quatre ou cinq cents chevaux auprès de Brignoles, le comte de Carcès avait assemblé quantité de noblesse avec des troupes du parlement d’Aix qui attaquèrent le 15 ceux du premier, en tuèrent une vingtaine, parmi lesquels on nomme le chevalier de Montbrun et le baron des Adretz, et obligèrent le reste de se retirer dans Brignoles, mais ils en perdirent presque autant. Ledit parlement a écrit à la cour qu’il n’avait fait attaquer les troupes du comte d’Alais que sur la lettre que le cardinal lui avait écrite, par laquelle il mandait qu’il entendait que ce comte exécutât ponctuellement tout ce qui était porté par le traité et qu’il n’y eût aucune troupe qui logeât autour d’Aix ni fît aucun désordre dans la province. »


  1. Le 15.

  2. Le 22.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 11 juin 1649, note 25.

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(Consulté le 19/04/2024)

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