À Charles Spon, le 18 janvier 1658, note 25.
Note [25]

Guy Patin est revenu sur ce Jacques Forcoal et sa famille dans sa lettre du 31 janvier 1659 à André Falconet ; il y dit entre autres qu’il avait été leur médecin (avant d’être répudié, ce qui sans doute explique sa virulence à leur encontre). Voici ce qu’en écrivait le Catalogue des partisans (pages 15‑16) : {a}

« Forcoal est venu laquais en cette ville et après avoir reçu maints coups de bastonnades qui lui ont éveillé l’esprit, il s’est jeté dans la maltôte des aides, petit rat de cave, {b} où à force de friponneries et voleries, ayant commencé d’amasser quelque chose, il se fit du vivant de Bajots ferme de Normandie, où ayant eu matière d’exercer avantageusement sa mauvaise inclination, il s’est rendu si puissant ; il est parvenu à la ferme générale qu’il exerce impunément avec un office de greffier du Conseil, mange et consomme en taxes tous ceux qui ont des droits et revenus sur lesdites aides, même les rentes assignées sur icelles tant à l’Hôtel de Ville que d’aliénation, où les possesseurs d’aucunes aides aliénées ; de sorte que l’on ne peut le punir trop sévèrement après tant d’insignes voleries, considéré que sa femme était chétive servante d’une blanchisseuse lorsqu’il l’épousa. Il demeure rue Chapon en une superbe maison qu’il a acquise depuis peu. »


  1. En 1649, avec les réserves à faire en citant cette mazarinade qui appelait le peuple de Paris à malmener physiquement les financiers qu’elle désignait, en donnant leur adresse.

  2. V. infra note [26].

Le Journal de la Fronde (volume ii, fos 127 ro et vo, et 128 ro et vo) a évoqué les déboires de la famille Forcoal :

« Avant-hier, au soir, {a} 14 hommes masqués furent chez M. Forcoal, greffier du Conseil et l’un des fermiers des aides, et y prirent environ 500 mille livres d’argent comptant qu’ils trouvèrent ; et parce qu’on a cru que c’était une pièce que la Cour faisait faire, on le mit hier en prison, lui et ses commis. Le Parlement s’est assemblé ce matin pour ce sujet et pour fronder {b} sa translation. {c} […] Quant à l’affaire Forcoal, elle a été remise à demain. {d}

Les rentiers de l’Hôtel de Ville ayant eu avis {e} qu’il y avait une fort notable somme d’argent provenant des aides chez M. Forcoal, qui en est fermier, la firent saisir le 3 de ce mois et la mirent à la garde de quelques archers. Le lendemain, M. Forcoal, maître des requêtes, fils de celui-ci, y alla avec 40 hommes, la plupart masqués, lesquels après avoir fort maltraité ces archers (dont l’un en est mort depuis), enleva tous les registres et papiers du bureau, et tout l’argent qui se trouva dans les coffres, qui n’était que de 180 mille livres ; sur quoi, le 5, les rentiers s’étant saisis de la personne de M. Forcoal fils, le mirent prisonnier avec les commis de son père dans l’Hôtel de Ville où ils sont encore. […]

Hier {f} le Parlement s’étant assemblé pour l’affaire de M. Forcoal, ordonna qu’il en serait informé et cependant, {g} qu’ils demeureront prisonniers dans l’Hôtel de Ville. »


  1. Le 4 août 1652.

  2. Contester.

  3. À Pontoise.

  4. Le 7 août.

  5. Le 9 août.

  6. Le 8 août.

  7. En attendant.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 18 janvier 1658, note 25.

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(Consulté le 19/04/2024)

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