À Charles Spon, le 16 novembre 1643, note 26.
Note [26]

Guy Patin citait Théodore Agrippa d’Aubigné (v. note [26], lettre 342), Les Aventures du baron de Fæneste, comprises en quatre parties… (Au Désert, aux dépens de l’auteur, 1630, in‑8o, pour la première édition complète), livre ii, chapitre vi, Miracles de La Rochelle, de sainte Leurine, de saint homme de Billouet, et de la mer rouge (pages 62‑63) :

« Boilà qui est vien méchant, je bous prie de me le faire écrire. E. {a} Vous l’aurez, et avec lui un qui est en même page, c’est du curé de La Rochelle, qui avait empli une garce instruite à faire la démoniaque ; mais l’incrédulité des Rochelais ne lui permit pas de faire miracle, et voici ce qu’ils en disent :

“ Notre curé la bailla belle
Aux huguenots de La Rochelle ;
Il mit un diable dans un corps,
Et lui-même le mit dehors.
Elle défigurait sa face,
Faisait grimace sur grimace,

Et pour miracle plus nouveau,
Trouva bien la fève au gâteau.
Nul ne peut guérir cette garce,
Sinon le curé ; c’était parce
Que pour chasser tels ennemis,
Il faut celui qui les a mis. ” »


  1. Le roman est un dialogue entre Enay (E), l’homme des réalités, einai, « être », et Fæneste (F), l’homme du « paraître », phainestai, affecté d’un défaut d’élocution qui ridiculise ses propos.

Le roman comique d’Agrippa d’Aubigné « n’est qu’une satire dirigée contre les catholiques, attaqués par un rusé et spirituel huguenot, et maladroitement défendus par le baron de Fæneste, gentillâtre ridicule des bords de la Garonne » (G.D.U. xixe s.).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 novembre 1643, note 26.

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(Consulté le 20/04/2024)

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