À Charles Spon, le 26 août 1653, note 26.
Note [26]

Moïse sauvé, idylle héroïque du Sieur de SaintAmant. {a} À la sérénissime reine de Pologne, et de Suède.


  1. V. note [2], lettre 91, pour Marc-Antoine Gérard, sieur de Saint-Amant, et sa Rome ridicule (1643).

  2. Paris, Augustin Courbé 1653, in‑4o de 276 pages, divisé en 12 parties. Saint-Amant tenait cette idylle en vers héroïques (v. note [5], lettre de Charles Spon, datée du 15 janvier 1658) pour son ouvrage le plus achevé ; Nicolas Boileau-Despréaux s’en moqua ouvertement.

L’épître à la princesse Marie, {a} contient une anecdote dont le récit illustre le style d’auteur :

« En effet, Madame, à qui pouvais-je mieux dédier le Moïse sauvé qu’à la princesse dont la seule glorieuse protection le peut sauver encore de tous les outrages de la médisance et de l’envie, qui sont des monstres non moins redoutables que ceux dont il fut attaqué au berceau ? Cette puissante faveur, Madam, ne s’est pas seulement déjà fait voir au salut de l’œuvre, mais au salut de l’ouvrier même, car alors que m’en allant en Pologne, pour rendre mes très humbles et très fidèles devoirs à V.M., {a} et pour lui porter ce que j’avais déjà fait de cette pièce, je fus pris par la garnison de Saint-Omer ; {b} sans doute que si je n’eusse dit aussitôt que j’avais l’honneur d’être un des gentilshommes de sa Chambre, et que je ne me fusse pas comme revêtu de si belles et de si fortes armes, je n’aurais jamaus pu parer ce coup d’infortune ; je courais risque de perdre la vie, et le Moïse sauvé était le Moïse perdu ; mais ceux qui me prirent, quelque farouches et quelque insolents qu’ils fussent, respectèrent en la personne du domestique la grandeur de de sa maîtresse. L’éclat d’un nom si fameux et si considérable leur fit suspendre la foudre qu’ils étaient tout prêts de faire tomber sur moi ; et leurs yeux, le voyant luire comme un bel astre au premier des cahiers de mon ouvrage, en furent tellement éblouis qu’ils n’osèrent plus les regarder, ou ne les regardèrent plus qu’avec la vénération et la révérence que les âmes les plus discrètes et les plus pieuses puissent avoir pour les choses les plus hautes et les plus sacrées. »


  1. Louise-Marie de Gonzague-Mantoue (v. note [11], lettre 18), reine de Pologne (et de Suède, à titre purement honorifique) depuis 1646.

  2. Votre Majesté.

  3. Place forte espagnole d’Artois, v. note [88], lettre 55.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 26 août 1653, note 26.

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(Consulté le 28/03/2024)

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