Je n’ai pas mieux identifié les bénéficiaires de la générosité de l’Université à l’exception du dénommé Crassot, qui exaspérait la Compagnie en la sollicitant pour la troisième fois (v. supra note [10]).

Sans doute lassé par les chicanes qui agitaient les nations de la Faculté des arts, Guy Patin semblait se perdre un peu dans leurs méandres, en s’y méprenant sur trois points :

• la Faculté des arts comptait quatre nations (v. note [8], lettre 679), mais aucune d’elle ne portait alors le nom d’Irlande (Natio Hybernica) ; la plupart des régents irlandais de l’Université appartenaient à celle d’Allemagne (constantissima Natio Germanorum) ; v. supra note [11] pour l’Irlandais O’Moloy et l’Écossais Pendric qui se disputaient alors le décanat de cette Nation ;

• César Egasse du Boulay, dans son récit sur l’élection du procureur fiscal de l’Université, François Du Monstier, en juin 1651 (v. notule {d‑ii}, note [37] des Affaires de l’Université en 1650‑1651), a donné au prêtre et théologien Bon de Merbes (1598-1684, Bonus Merbesius Mondiderinus, c’est-à-dire natif de Montdidier, à mi-chemin entre Compiègne et Amiens), le titre de procureur de la Nation de Picardie (fidelissima Natio Picardorum) ; mais Patin lui donnait le nom (au lieu du prénom) de Bon (Dominus Bon) et le disait procureur de la Nation d’Allemagne. Plus loin dans ce chapitre (délibération du 31 août), il a correctement attribué son nom à Merbes et désigné la Nation dont il était procureur.