Ce passage a eu un surprenant écho dans le Voyage d’Italie, de Dalmatie, de Grèce, et du Levant, fait aux années 1675 et 1676. Par Jacob Spon, {a} docteur en médecine agrégé à Lyon, et George Wheler, {b} gentilhomme anglais, {c} tome premier, pages 251‑252, à propos de la peste (ou contagion) : {d}
« Ceux de Constantinople tiennent pour maxime qu’on n’est pas sujet à la reprendre quand on a eu une fois le bonheur d’en échapper. Cela n’est pas néanmoins véritable, et nous avons des observations du contraire. Mon père m’a assuré qu’il a vu une personne dans Lyon attaquée deux fois de cette maladie, mais en deux contagions de différentes années. J’ai aussi lu dans une lettre de M. Guy Patin, professeur royal en médecine à Paris, écrite à mon père en l’année 1656, {e} qu’il avait consulté pour une dame qui avait eu la peste par trois diverses fois. Il est bien vrai que pendant qu’une même contagion dure, ceux qui l’ont eue ne la craignent plus et qu’ils servent les malades sans courir de risque, comme on l’a remarqué à Lyon où elle a été deux ou trois fois depuis le commencement de ce siècle ; mais quand il vient une nouvelle peste, ils courent la même fortune que les autres parce qu’elles sont ordinairement différentes en malignité. {f} Ainsi, l’on pourrait dire en faveur de ceux qui croient n’y devoir être plus sujets à Constantinople, que c’est toujours la même peste, car en effet elle ne s’y éteint presque jamais entièrement, pour le peu de soin que le peuple a de se conserver. »
- Fils de Charles, v. note [6], lettre 883.
- V. note [14] de Jacob Spon et Charles Patin, premiers éditeurs des Lettres choisies de feu M. Guy Patin.
- Lyon, Antoine Cellier, le fils, 1678, 2 tomes in‑12 de 405 et 417 pages.
- V. note [6], lettre 7
- La présente lettre 433 de notre édition.
- Déjà les variants viraux qui ont tant fait parler d’eux au cours de l’épidémie due au coronavirus 2019.
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