Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Triades du Borboniana manuscrit, note 28.
Note [28]

Triade 45.

« Pallas {a} est dite Tritonia parce qu’on la croit née dans le fleuve Triton en Libye ; {b} ou parce qu’elle est venue au monde un troisième jour du mois, d’où est venu qu’Athènes a consacré ce troisième jour à Minerve ; ou ek tês tritou, c’est-à-dire qu’elle est “ issue de la tête ” de Jupiter, {c} car dans la langue des Béotiens, tritô veut dire “ tête ” ; ou parce qu’elle serait comme la Lune, qui apparaît le troisième jour après la conjonction ; {d} ou comme l’âme, qui possède trois parties, épithumian, thumon, logismon ; {e} ou comme la sagesse ; ou encore, au jugement de Démocrite, {f} à cause des trois propriétés de l’âme qui consistent à “ bien réfléchir, bien juger et bien agir ”, eubouléein, eukrinein kaï eupragein. Voyez les Emblèmes d’Alciat, in‑4o, page 16. » {g}


  1. Déesse de la sagesse, des sciences et des arts, Pallas ou Athéna des Grecs était Minerve chez les Romains, v. note [13], lettre 6.

  2. La Libye antique ne se limitait pas à la Cyrénaïque (actuelle Libye, v. notule {a}, note [14] du Borboniana 6 manuscrit), mais correspondait à toute la partie de l’Afrique du Nord qui va, à l’ouest, de l’Égypte à l’océan Atlantique. Pour les Romains, elle était constituée, d’est en ouest, de quatre provinces : Cyrenaica, Africa Proconsularis, Numidia et Mauretania. Sa partie occidentale, dite Phénicienne, occupait le royaume du Maroc (v. note [1], lettre 701).

    Le fleuve Triton alimentait le lac de même nom, qui semble aujourd’hui correspondre au Chott el-Jérid, au centre de la Tunisie. En grec, τριτος (tritos) signifie « troisième ».

  3. V. note [12], lettre 300, pour ce mythe.

  4. Alignement astral de la Lune, du Soleil et de la Terre.

  5. « désir, entendement, raisonnement ».

  6. V. note [9], lettre 455.

  7. Cette triade est la transcription mot pour mot du paragraphe intitulé Pallas cur Tritonia dicatur [Pourquoi Pallas est dite Tritonia], à l’emplacement indiqué (page 16, première colonne) des :

    Andreæ Alciati Emblemata cum Commentariis Claudii Minois I.C. Francisci Sanctii Brocensis, et Notis Laurentii Pignorii Patavini. Novissima hac editione in continuam unius Commentarii seriem congestis in certas quasdam quasi Classes dispositis, et plusquam dimidia parte auctis. Opera et vigiliis Ioannis Thuillii Mariæmontani Tirol. Phil. et Med. D. atque olim Archiduc. Friburg. Brisgoiæ Universitate Human. liter. Professoris ordinarii. Opus copiosa Sententiarum, Apophthegmatum, Adagiorum, Fabularum, Mythologiarum, Hieroglyphicorum, Nummorum, Picturarum et Linguarum varietate instructum et exornatum : Proinde omnibus Antiquitatis et bonarum literarum studiosis cum primis utile. Acesserunt in fine Federici Morelli Professoris Regii Corollaria et Monita, ad eadem Emblemata. Cum Indice triplici.

    [Les Emblèmes d’André Alciat {i} avec les commentaires de Claudius Minos, {ii} jurisconsulte, et de Franciscus Sanctius Brocensis, {iii} et les notes de Laurentius Pignorius, {iv} natif de Padoue. En cette édition, établie par ses soins et ses veilles, Ioannes Thuillius, natif de Mariaberg dans le Tyrol, {v} docteur en philosophie et médecine, et jadis professeur ordinaire de belles-lettres en l’Université archiducale de Fribourg-en-Brisgau, {vi} les a rassemblés en un commentaire continu unique, et les a ordonnés par classes distinctives et augmentés de plus de moitié. Ouvrage expliqué et illustré par une abondante variété de sentences, d’apophtegmes, {vii} d’adages, de fables, de récits mythologiques et hiéroglyphiques, {viii} de descriptions de médailles et de tableaux, et de dialectes ; il sera donc utile à tous, et principalement à ceux qui étudient l’Antiquité et les belles-lettres. On y a ajouté à la fin les corollaires et les avis de Fédéric Morel, {ix} sur lesdits Emblèmes. Avec un triple index]. {x}

    1. V. note [19], lettre 229.

    2. Claude Mignault (Claudius Minos), v. note [29] du Patiniana I‑1.

    3. Francisco Sanchez de las Brozas, v. note [9], lettre 58.

    4. Lorenzo Pignoria, v. note [40] du Naudæana 2.

    5. Ioannes Thuillius (Johann Thuille), né à Berghof Premajur, dans le Vinschgau ou Val Venosta (Tyrol), en 1590, mort à Padoue en 1630.

    6. Université Albertina fondée par l’archiduc Albert vi d’Autriche en 1457 à Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg).

    7. Dits mémorables.

    8. Ésotériques.

    9. Fédéric (sic) Morel, professeur d’éloquence gréco-latine au Collège de France (v. note [6], lettre latine 355).

    10. Padoue, Petrus Paulus Tozzius, 1621, in‑8o illustré, et non pas in‑4o, comme écrivait le Borboniana ; il s’agit de la plus volumineuse (1 003 pages) des nombreuses éditions existantes.

    On lit aussi ce commentaire à la page 708 des Notæ posteriores ad Alciati Emblemata. Per Claudium Minoem. Δευτεραι φροντιδες. Editio ultima [Secondes notes sur les Emblèmes d’Alciat. Par Claudius Minos. Deuxième révision. Dernière édition] (Lyon, héritiers de Guillaume Roville, 1614, in‑8o de 818 pages).

    La remarque porte sur le dernier vers du premier emblème, intitulé Emblem. Dedic. ad illust. Maximil. ducem Mediol. super insigni Ducatus Mediolan. (édition latine de Lyon, 1551, page 7), « Dédication des Emblèmes à très illustre Prince Maximilen, duc de Milan, sur le blason des armes milanaises » (édition française, ibid. 1549, pages 15‑16) :

    An quia sic Pallas de capite orta Iovis ?

    « Née est Pallas du chef de Jupiter. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Triades du Borboniana manuscrit, note 28.

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(Consulté le 18/04/2024)

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