Annexe : Autobiographie de Charles Patin
(Lyceum Patavinum, 1682), note 29.
Note [29]

Environ 450 grammes.

Jean Fernel a bien souligné l’étroite relation entre le sérum (partie liquide du sang, v. note [33], lettre latine 4) et l’urine (Medicina [Médecine ou Pathologie médicale], Paris, 1578, livre iii, chapitre vii, page 218) :

Est enim urina serum vehiculumque sanguinis renum vi secretum. Ut in lacte dum concrescit, ita et in sanguine serum a crassiore terrenaque substantia seiungi secernique animadvertitur : quod idcirco sanguini permiscebatur, ut hunc fibrarum copia iam crassum ac lentum dilueret, et tanquam vehiculum per venas tenuissimas in coporis extrema deduceret. Oritur quidem serum ex potu, aut ex liquore quocunque cibus solidior diluitur, et sine quo vix quicquam emolumenti corpus ex cibi benignitate perciperet.

[L’urine est en effet le sérum et le véhicule du sang, que l’action des reins en a séparé. Tout comme dans le lait qui coagule, {a} on voit dans le sang le sérum se séparer et s’extraire de la substance plus épaisse et limoneuse ; car il s’était jusque là mêlé au sang afin de le délayer, tant il est rendu épais et visqueux par l’abondance des fibres qu’il contient, et afin de lui servir comme de véhicule pour couler par les veines les plus fines jusqu’aux extrémités du corps. Le sérum vient bien sûr de la boisson, et du liquide que contient tout aliment solide et sans lequel le corps ne tirerait presque aucun profit des bienfaits de la nourriture].


  1. Petit-lait est le sens premier de serum en latin.

Ceux que Charles Patin appelait les iatrôn païdes, littéralement les « enfants des médecins », devaient être les étudiants en médecine, à qui on enseignait curieusement que le liquide retenu dans les voies urinaires obstruées ne méritait pas le nom d’urine, mais celui de sérum. En prenant païdes dans le sens de « serviteurs », Charles pouvait aussi penser aux chirurgiens, mais pour des raisons qui m’échappent tout autant. V. note [10], lettre 209, pour la rétention d’urine et ses symptômes, ici fort bien décrits.

La triple référence de Charles à la lithiase urinaire, au sérum et à l’abstention thérapeutique, génératrice de mort paisible et résignée (« belle mort » ou euthanasie) renvoie étrangement au trépas de Jacques Miron que Guy Patin a détaillé dans sa lettre du 19 juillet 1640 à Jan van Beverwijk : v. ses notes [29][33], mais peut-être ne s’agit-il que d’une coïncidence. Ni Charles ni son père n’ont dit s’ils s’étaient résolus à administrer quelques grains narcotiques pour aider leur patient à mourir sereinement.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Annexe : Autobiographie de Charles Patin
(Lyceum Patavinum, 1682), note 29.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8226&cln=29

(Consulté le 20/04/2024)

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