À André Falconet, le 16 août 1647, note 3.
Note [3]

« que j’appellerais volontiers les déshonneurs de leur art et de leur rang. »

Guy Patin, après la bouderie de Claude ii Belin, préférait ne plus dire du mal de ceux de Montpellier en général ; André Falconet en était aussi en effet. Cette modération n’épargnait cependant ni Siméon Courtaud (pour son Oratio de 1644 contre les Parisiens, publiée en 1645, v. note [19], lettre 128), ni Lazare Rivière (pour ses Observationes, v. note [6], lettre 132).

De son côté, Siméon Courtaud mettait pareillement de l’eau dans son vin, écrivant à Charles Spon le 16 avril 1647 (ms BIU Santé no 2190, pages 169‑171) :

« Quant à ce qu’il vous semble que j’offense M. Bouvard, puisqu’il m’est en quelque façon allié, je n’ai garde d’y penser, et le discours de mon Apologie {a} rend témoignage de l’honneur que je lui porte et du cas que je fais de son savoir et probité, conjointement à celle de M. le premier médecin son beau-fils. Mon intention en ce lieu-là n’est autre que de relever nos docteurs tout autant qu’ils les ont voulu abaisser et mépriser, et particulièrement les relever en la personne de feu mon oncle {b} sous lequel le feu roi vécut en pleine santé, et duquel le régime établi avec prudence devait être continué pour ce que, et particulièrement et par bien longue expérience, il connaissait la portée de la santé de son prince mieux que tous les autres médecins. La connaissant mieux, on eût mieux fait de n’y changer rien. Il me souvient comme se voyant harcelé et repris par ces Messieurs de Paris en la conduite de son maître, assuré de ce qu’il faisait en homme très expert, il disait un jour pour toute réponse à ceux qui lui rapportaient les paroles de ces répresseurs malhabiles, “ Eh bien disait-il, on verra comme ils gouverneront le roi après ma mort ”. Ne vous étonnez pas donc si j’ai usé de quelques termes un peu rudes en apparence, mais très justes et bien pesés, et avec intention de ne piquer que le général de leur Société, rien en particulier, et moins encore la personne vénérable du prince de la médecine. »


  1. Titre français que Courtaud donnait à son Oratio de 1644 : v. note [20], lettre 128.

  2. Jean Héroard (v. note [30], lettre 117).

    Courtaud s’y perdait un peu dans les médecins royaux : après Héroard (mort en 1626, et oncle de Courtaud), Charles i Bouvard avait été premier médecin de Louis xiii, mais son beau-fils, Jacques i Cousinot n’était pas celui de Louis xiv, charge dont François Vautier était le titulaire depuis mai 1646.


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 16 août 1647, note 3.

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(Consulté le 20/04/2024)

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