À André Falconet, le 1er mars 1667, note 3.
Note [3]

Jean Duvergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran (1581-1643), avait été l’auteur janséniste du Petrus Aurelius, ouvrage gallican contre Rome et les jésuites (v. note [9], lettre 108).

Le Iusti Lipsi epistolarum selectarum Chilias… [Millier de lettres choisies de Juste Lipse…] (Avignon, 1609, v. note [12], lettre 271) contient trois lettres adressées à Ioannes Vergerius Auranus [Jean Duvergier de Hauranne] :

  • lettre  lxii, centurie iv, envoyée à Louvain, le 9 mars 1603 (pages 904‑905) ;

  • lettre xcii, centurie iv, envoyée à Paris, le 26 juillet 1604 (pages 930‑931, v. note [12] du Borboniana 4 manuscrit).

  • La troisième (lettre xli, centurie v, Miscellanea [Mélanges], page 987), sans ville de destination, en vers et en prose, atteste de l’affection qui liait les deux hommes :

    Io. Vergerio Aurano suo.

    Vergeri mihi care, care Musis.
    An non dixero ? cuius ecce versus
    Et sensu lepidos, et elegantes
    Verbis vidimus : atque eos bilingues.
    Nam lingua patria et simul Latina
    Scripti erant : quod amare et approbare
    Et vetus queat, et nova hæc Poesis.
    Macte. tene ego censeam hæc minora
    Sic industrie habere ? te severæ
    Addictum Sophiæ, et libris sacratis ?
    Quos tractas iuvenis, virente in ævo,
    Tali iudicio acrimoniaque
    Ætas ut tibi vel senecta cedat.
    Vix lanugo tuas genas inumbrat,
    Barbatos tamen ipse ego magistros
    Te lacessere, quid lacessere ? addam,
    Vidi vincere. perge porro summa
    Laudis tangere : sed Modestia usque
    Assit, sic tibi laus perennis assit.

    Vides ? tuus me amor et calor incendit, et versus adegit fundere, an versiculos ? Vere istos breves et leves sunt, etsi affectus in te largus et firmus. Quod bona fide et veteri Gallico candore, habere dictum. Vale, in Musæo nostro, iii. Nonas Ianuar. mlɔ ciiii
    .

    [À son cher Jean Duvergier de Hauranne.

    Ô Duvergier qui m’es cher et qui es cher aux Muses, pourquoi ne le dirai-je pas ? Les vers que voici sont de moi ; ils sont à la fois agréables par leur sens, plaisants par leurs mots et bilingues. Je les ai en effet écrits dans ma langue maternelle et aussi en latin ; la poésie, ancienne comme nouvelle, cherche quoi aimer et faire approuver. Mes félicitations ! Voici ce que je pense être des vétilles, {a} les recevras-tu avec ardeur, toi qui te dévoues à la sévère Sagesse et aux livres saints ? Les années passant, l’âge mûr ou la vieillesse, par leur jugement et leur énergie, te feront délaisser ce que tu travailles étant jeune homme. Un duvet t’assombrit à peine les joues, et des maîtres barbus, moi le premier, te harcèlent ; et pourquoi te harceler ? Je t’ai vu réussir, ajouterai-je. Continue sans relâche à frôler les sommets de la gloire ; mais à toi la gloire éternelle si la modestie t’accompagne.

    Le vois-tu ? ton amour et ta chaleur m’incendient et me poussent à rimer, ou n’est-ce que rimailler ? En vérité, ces rimes sont courtes et légères, quand mon affection pour toi est vaste et solide ; ce que tu voudras prendre pour dit en toute bonne foi et avec l’ancienne franchise gauloise. Vale. De notre étude, le 5 janvier 1604]. {b}


    1. V. note [28] du Faux Patiniana II‑5.

    2. Alors âgé de 57 ans, Juste Lipse mourut à Louvain le 23 mars 1606.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 1er mars 1667, note 3.

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(Consulté le 24/04/2024)

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