À Johann Georg Volckamer, le 4 novembre 1666, note 3.
Note [3]

« inspiré par les rêveries de Pythagore », possible reminiscence d’Horace (Épîtres, livre ii, lettre 1, vers 50‑53) :

Ennius, et sapiens et fortis et alter Homerus,
ut critici dicunt, leviter curare videtur
quo promissa cadant et somnia Pythagorea
.

[Le sage, le vaillant Ennius, {a} cet autre Homère, comme disent les critiques, ne paraît guère se soucier de ce qu’il adviendra des promesses et des rêveries pythagoriciennes]. {b}


  1. V. note [7], lettre 33.

  2. V. note [27], lettre 405.

Les interprètes de Platon (platoniciens et néoplatoniciens, v. notes [52], lettre 97, et [46] du Borboniana 7 manuscrit) ont beaucoup spéculé sur la signification cachée, voire magique, des chiffres et des nombres. Quantité de textes y faisaient allusion au xviie s., en termes souvent obscurs (hermétiques). Une lettre de Marin Mersenne {a} à Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, {b} datée du 4 décembre 1634, {c} en procure un distrayant exemple, à propos d’un vieux manuscrit « qui discourt à la platonicienne » :

« […] il met pour fondement l’opinion de Platon et la sienne, à savoir que les noms ne sont pas imposés fortuitement, mais suivant les lois de la providence divine. Et puis il prend la valeur des lettres du nom suivant la valeur numérique des Hébraïques, qu’il appelle nombre littéral ; e, il les assemble et étant ajoutés, il appelle le produit nombre confus, dont il tire le nombre formel par la division du cube de 3, et le nombre matériel, par la division du 1er cube 8. Il compose le nombre essentiel de ces deux ajoutés ensemble ; lequel divisé par 12 donne le nombre sympathique. Et puis il dispose des nombres sur un triangle comme Platon dans le Timée, {d} en mettant le nombre essentiel au bout du triangle ; et met les nombres masculins en sesquialse et sesquitième proportion à côté droit, {e} et les féminins à gauche, d’où il tire après le nombre nuptial, climatérique et épiclimatérique, et le fatidique, de sorte qu’il met tous ces nombres, littéral, confus, formel, matériel, essentiel, sympathique, fatidique, nuptial, climatérique, épiclimatérique. Et tient que l’arithmétique vint saluer Dieu au commencement du monde avec les 11 premiers nombres pour adorer les 12 féminins procédant de la révolution du sacré nom de Dieu influant dans les 12 signes du zodiaque toutes les vertus ; et que les 12 dieux de l’Antiquité ne sont que les 12 nombres qui viennent adorer l’Unité comme le grand Jupiter. Je sais que votre solide jugement se moquera de tout cela, mais je n’ai pas voulu laisser perdre la mémoire de cette invention sans vous en faire part. »


  1. V. note [5], lettre latine 477.

  2. V. note [10], lettre 60

  3. Les correspondants de Peiresc. Le père Marin Mersenne. Lettres inédites écrites de Paris à Peiresc (1633-1637), publiées et anotées par Philippe Tamizey de Larroque… (Paris, Alphonse Picard, 1892, in‑8o), pages 107‑108.

  4. Dialogue où Platon a exposé la cosmogonie du philosophe pythagoricien Timée de Locres.

  5. Deux nombres, sont en proportion sesquialse (ou sesquialtère) quand le second égale le premier additionné de sa propre moitié (comme 6 et 9) et en proportion sesquitième (ou sesquitierce) quand il l’est de son propre tiers (comme 6 et 8).

Guy Patin refusait de croire que l’ophtalmie dont souffrait Johann Michael Dilherr pût être liée au fait qu’il traversait sa 63e année d’âge, réputée être la « grande climatérique », celle de tous les dangers pour la santé. Il préférait la mettre sur le compte de l’étude assidue et du vin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Georg Volckamer, le 4 novembre 1666, note 3.

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(Consulté le 12/10/2024)

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