Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 13, note 3.
Note [3]

En latin, crudus a le double sens de cru et de saignant ; cruda urina pouvait donc ici à la fois désigner l’urine crue (v. note [9] de la Consultation 15) et l’urine sanglante, celle qui caractérise l’hématurie et dont Jean Fernel a parlé en ces termes dans sa Pathologie (v. supra note [2]), au chapitre xiii, Que signifie chaque couleur des urines, du livre troisième (pages 186‑187) :

« L’urine saigneuse, soit qu’elle ressemble seulement à quelque lavure de chair fraîche, et comme à de la sanie, {a} soit qu’elle ressemble à du sang tout pur, quand elle est entièrement refroidie, on y trouve au fond comme certain grumeau de sang caillé. Cette urine devient telle par le froissement des reins, ou par l’ouverture de leurs veines, d’où le sang sort aussitôt, ce qui arrive ordinairement par la pesanteur de la pierre. {b} Ceux-là se trompent fort qui attribuent aussi cette sorte d’urine à la débilité du foie car à peine peut-on comprendre que le sang sorte d’ailleurs avec l’urine, sans que les reins soient offensés. C’est pourquoi, quand on rend des urines mêlées de sang, si ni les lombes ni les reins ne sont point blessés par une chute ou par quelque coup, cela provient de la pierre qui écorche les reins, lors principalement que l’on fait quelque exercice trop véhément. Cette urine est souvent précédée d’une autre, trouble et noire, qui présage une prochaine néphrétique. »


  1. V. note [11], lettre de François Rassyne, datée du 27 décembre 1656.

  2. Calcul dû à la lithiase urinaire

En attribuant exclusivement l’hématurie à l’atteinte lithiasique ou traumatique des reins et de leurs cavités excrétrices (bassinets, uretères), Fernel ignorait ses causes tumorales, infectieuses et inflammatoires, pouvant affecter l’ensemble de l’arbre urinaire ou l’organisme tout entier (états septiques diffus, en particulier). De nos jours, une hématurie accompagnant une fièvre oriente en tout premier vers une pyélonéphrite (infection bactérienne du haut appareil urinaire).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 13, note 3.

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(Consulté le 20/04/2024)

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