Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre II, note 3.
Note [3]

Les Problèmes d’Alexandre Aphrodisée, excellent et ancien philosophe, pleins de matière de médecine et philosophie, traduits de grec en français, avec annotation des lieux plus notables et difficiles. Soixante autres problèmes de même matière, médecine et philosophie, par M. Heret (Paris, Guillaume Guillard, 1555, in‑8o), livre second, problème 67, page 85 vo :

« Pourquoi quand en fièvre l’on prend du pain avec du vin, la fièvre n’est augmentée par la chaleur du vin ? Pourtant que le prenant en petite quantité, il est plus aisément digéré avec la vertu du pain par les parties du corps. Les parties donc recréées par le nourrissement sont beaucoup plus fermes et puissantes pour cuire la matière qui cause tel mal. Car le pain et le vin, de leur propriété, ont trop plus de force de soutenir et nourrir les parties du corps humain que les autres viandes, {a} mais qu’on les prenne médiocrement ; ainsi disait le divin Homère (et Cérès et Bacchus). {b} D’iceux dépendent véritablement les forces du corps et de l’esprit. Il a donc premièrement nommé le pain, car tout seul peut nourrir sans vin ; ce que, de soi, sans pain, le vin ne peut faire. »


  1. Aliments.

  2. V. notule {b}, note [11], lettre 190, pour Cérès, déesse romaine des moissons (Déméter des Grecs), et [23], lettre 260, pour Bacchus (Dionysos). Homère a chanté ces deux divinités dans ses hymnes iv et vi. Il a aussi célébré la nécessité vitale du pain et du vin dans le chant xii de L’Odyssée (vers 327‑334, relâche des navires d’Ulysse sur l’île du Soleil, après le passage tourmenté de Charybde et Scylla, v. note [4], lettre latine 477.) :

    « Tant que mes compagnons eurent du pain et du vin, ils ne touchèrent point aux troupeaux du Soleil car ils ne demandaient que les aliments nécessaires à la vie ; mais lorsque toutes les provisions du navire vinrent à manquer, ils se mirent à errer par nécessité, cherchant quelque proie. Ils tâchaient de saisir des poissons avec leurs hameçons recourbés, de prendre des oiseaux, ou enfin tout ce qui leur tombait sous la main, car la faim dévorait leurs entrailles. »


Alexandre d’Aphrodisée ou Aphrodise (en Cilicie) est un philosophe grec du iie s., auteur de commentaires sur Aristote. Dans ses propres Problèmes, il a aussi abordé des questions de médecine.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre II, note 3.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8169&cln=3

(Consulté le 25/04/2024)

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