De Reiner von Neuhaus, le 1er août 1669, note 3.
Note [3]

Le porteur de la lettre était Henric Piccardt (Picart ou Picardt ; Woltersum, Groningue 1636-Harkstede, même province 1712). Bien qu’issu d’une famille de pasteurs et de théologiens calvinistes, il avait opté pour l’étude du droit à Franeker (v. note [11], lettre 1032). Son premier diplôme lui avait été conféré à la suite d’un Oratio de Eloquentia et Conjunctione Ejusdem cum Jurisprudentia, habita in Illustr. Frisorum Academiæ Templo ipsis Id. Decemb. ciɔ iɔc lviii [Discours sur l’Éloquence et son lien avec la jurisprudence] (Franeker, Joh. Arcerius, 1659, in‑4o). Il s’était ensuite rendu à Orléans, où il avait été reçu docteur en droit vers 1660, puis était allé vivre à Paris. Il y menait la double existence d’un poète et d’un courtisan, fréquentant les « salons littéraires » (v. notule {a}, note [4], lettre 23), les académies savantes et les palais. Il avait publié Les Poésies françaises dédiées à Madame Suzanne de Pons, dame de la Gastevine (Paris, Jacques le Gras, 1663, in‑fo) et obtenu une charge de gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi. Au début des années 1670, il rentra dans les Provinces-Unies et y mena une carrière politique avec le prestigieux titre de pensionnaire des Ommelanden (province de Groningue, hormis la ville homonyme).

En dépit de son long séjour dans le grand monde parisien, je n’ai pas trouvé trace de Piccardt dans les chroniques et biographies françaises. Les Epistolæ familiares de Reiner von Neuhaus m’ont fructueusement guidé dans mes recherches grâce aux trois lettres qu’il a échangées avec Piccardt, en le désignant toujours comme son cognatus, mais sans jamais expliquer ce lien de proche parenté :

  • de Piccardt, probablement de Paris, mars 1669, centuria vii, epistola xxxii (pages 193‑194) au retour d’un voyage en Espagne et au Portugal, pour se rappeler au bon souvenir de Neuhaus ;

  • à Piccardt, en France (sans plus de précision), vers le 1er avril 1669, centuria vii, epistola xxviii (pages 187‑189), où Neuhaus le félicitait de son renom parisien ;

  • à Piccardt, à Amsterdam, 15 août 1671, centuria ix, epistola xx (pages 504‑506), où Neuhaus se réjouissait de son retour au pays natal et l’assurait de son appui contre les rumeurs qui circulaient sur les scandales de sa vie parisienne.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Reiner von Neuhaus, le 1er août 1669, note 3.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9087&cln=3

(Consulté le 25/04/2024)

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