À Claude II Belin, le 28 octobre 1631, note 31.
Note [31]

Thomas Lieber, dit Éraste (Erastus, Baden en Suisse 1524-Bâle 1583) étudia à Bâle, où il se consacra d’abord à la théologie ; sa pauvreté et une paralysie de la main droite allaient lui faire abandonner les lettres, quand un généreux protecteur lui apprit à écrire de la main gauche et lui fournit tous les secours nécessaires pour entreprendre le voyage d’Italie. Éraste se rendit à Bologne, puis à Padoue ; après la philosophie, il y étudia la médecine et au bout de neuf années, obtint à Bologne les honneurs du doctorat. Pour se conformer à l’usage, il abandonna alors son véritable nom pour prendre celui d’Éraste : erastos en grec, comme lieber en allemand, signifie aimable, amoureux.

À son retour en Allemagne, il devint médecin des princes de Henneberg ; mais peu de temps après, l’Université d’Heidelberg lui accorda une chaire, qui ne tarda pas à être suivie du titre de médecin et conseiller de l’électeur palatin, Frédéric iii. Il se retira en 1580 à Bâle où il fut nommé professeur de morale en 1583, année de sa mort. Éraste s’est principalement rendu célèbre par les attaques qu’il dirigea contre les innovations de Paracelse (v. note [7], lettre 7), ce qui lui valait la profonde admiration de Guy Patin. Il combattit avec force les rêveries de l’astrologie judiciaire, mais eut cependant la faiblesse de soutenir l’existence des sorciers et la réalité des possessions. Ses controverses théologiques eurent moins de succès que ses discussions médicales (J. in Panckoucke et G.D.U. xixe s.).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 28 octobre 1631, note 31.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0006&cln=31

(Consulté le 19/04/2024)

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