Journal de la Fronde (volume ii, fo 8 ro et vo, janvier 1652) :
« Le 15, un trompette que Son Altesse Royale avait envoyé au maréchal d’Hocquincourt < afin > qu’il relâchât M. de Chisey-Bitault, revint et rapporta que le cardinal Mazarin avait tenu conseil là-dessus avec ce maréchal et les gouverneurs des places frontières de Picardie et Champagne qui sont à sa suite ; qu’ils avaient résolu de le retenir et de l’emmener, et lui avaient ainsi fait leur déclaration, ajoutant qu’ils voudraient tenir de même M. de Coudray ; que c’était des parlementaires d’Angleterre, des séditieux et des rebelles, et qu’il était honteux à Son Altesse Royale de se faire chef de telles gens ; à quoi le trompette dit qu’il avait répondu qu’il était bien plus honteux à un maréchal de France de s’être fait le support d’un étranger condamné par tant d’arrêts et déclarations ; que néanmoins on traitait fort bien M. de Bitault, quoiqu’il n’eût pas voulu voir ce cardinal. Le 16, le Parlement s’étant assemblé pour délibérer sur ce qu’avait rapporté ce trompette, Son Altesse Royale en fit récit ; et il fut ordonné que ce maréchal et sa postérité seraient responsables de la personne de M. Bitault ; que Son Altesse Royale serait priée de lui renvoyer le trompette pour lui porter cet arrêt et lui redemander ledit sieur de Bitault ; et qu’on écrirait à tous les parlements pour les informer du traitement qui était fait à cet officier, et aux députés qui sont à la cour pour leur donner ordre de s’en plaindre au roi. »
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