Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 7 manuscrit, note 32.
Note [32]

Je n’ai pas trouvé de source, française ou latine, qui corresponde mot pour mot à cette citation, mais François i de La Mothe Le Vayer {a} a illustré la même idée dans son traité De la Vertu des païens, {b} seconde partie (pages 177‑179), De Zénon, Cypriot [sic] de la ville de Citie, et de la secte stoïque, en parlant de leur éthique :

« Elle n’a été nulle part si répréhensible que dans la morale où, non contente de mépriser les biens du corps et de la fortune, comme choses indifférentes, avec des termes moins recevables à cause de leur nouveauté, elle se fait remarquer par une infinité d’extravagances qui lui sont propres. […] Selon cette façon hardie de proposer tout ce qu’on se peut imaginer, ils maintenaient que toutes les vertus étaient tellement semblables entre elles que l’une n’avait pas plus de perfection que l’autre […].

La doctrine des contraires les obligeait à dire le même de ce qui est opposé à la vertu : toutes sortes de fautes étaient semblables, et il n’y avait point de crimes qui ne fussent égaux ; comme en matière de fausseté, ce qui est faux l’est tellement qu’on ne peut pas dire qu’il y ait rien qui le soit davantage. Celui qui vit à cent lieues de Rome n’en est pas plus absent qu’un autre qui se promène aux environs. {c} Le pilote qui brise son vaisseau chargé de paille n’est pas moins à reprendre que s’il l’était d’or ou de pierreries. Et la raison est une ligne qu’il n’importe pas de combien vous passiez, depuis que vous l’avez une fois franchie. Avec ces belles comparaisons, on ne commettait pas plus de mal en tuant son père qu’en coupant la gorge à un poulet, et l’on armait la main de tous les scélérats à faire les plus grandes méchancetés, comme si ce n’eussent été que des bagatelles. »


  1. V. note [14], lettre 172.

  2. Paris, 1642, v. note [36] du Naudæana 3.

  3. Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes illustres (v. note [3], lettre 147), Zénon (livre vii, chapitre 120, page 863) :

    « Car si une vérité n’est pas plus vraie qu’une autre, une erreur n’est pas plus erronée qu’une autre. De même, chaque tromperie l’est autant qu’une autre et chaque faute l’est autant qu’une autre Car celui qui est à cent stades de Canope et celui qui n’en est qu’à un stade ne sont ni l’un ni l’autre à Canope. De la même façon, celui qui faute plus et celui qui faute moins ne sont ni l’un ni l’autre dans le droit chemin. »

V. note :

  • [25] supra pour le pasteur calviniste Pierre i Du Moulin, qui n’a pas écrit l’Anticotton (v. supra note [31]) ;

  • [50] du Grotiana 2 pour l’adhésion de Hugo Grotius à l’arminianisme ;

  • [52], lettre 101, pour Mathieu i Molé, qui fut procureur général du Parlement de Paris (de 1614 à 1641) avant d’en devenir premier président.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 7 manuscrit, note 32.

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(Consulté le 26/04/2024)

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