À Hugues II de Salins, le 27 mars 1655, note 33.
Note [33]

« Avec, du même auteur, la Langue et L’Éloge de la folie, et aussi l’Institution du prince chrétien ».

  • La dernière édition alors disponible de la Lingua était :

    Desideri Erasmi Roterodami Lingua, sive de Linguæ usu atque abusu liber utilissimus.

    [La langue de Désiré Érasme de Rotterdam, ou un livre extrêmement utile sur l’us et l’abus de la langue]. {a}

  • L’Éloge de la folie (Encomium moriæ) est le plus célèbre et le moins volumineux ouvrage d’Érasme : extraordinaire satire morale, où la folie s’interroge ingénument sur les comportements des hommes, écrite à Londres en 1509 et publiée pour la première fois en 1511 à Paris. {b} Elle est spirituelle jusque dans son titre : moria est la folie en grec, mais aussi une allusion transparente à Thomas More, {c} l’ami anglais d’Érasme, à qui l’Éloge est dédié.

  • Le titre complet de l’Institutio… est :

    Institutio Principis Christiani saluberrimis referta præceptis, per Erasmum Roterodamum cum aliis nonnullis eodem pertinentibus, quorum catalogum in proxima reperies pagella.

    [Institution du prince chrétien, rapportée aux préceptes les plus salubres par Érasme de Rotterdam, avec quelques autres ouvrages portant sur le même sujet, dont vous trouverez la liste sur la feuille suivante]. {d}


    1. Leyde, Ioannes Maire, 1649, in‑12 de 410 pages ; v. notule {f}, note [26] du Borboniana 9 manuscrit, pour les premières éditions (Bâle, 1525, et Lyon, 1529), sous un titre et avec un contenu différents.

    2. Parmi de très nombreuses éditions, v. note [32], lettre 146, pour celle de Charles Patin (Bâle, 1676), avec les illustrations de Hans Holbein.

    3. V. note [4], lettre latine 435.

    4. Bâle, Io. Frobenius, 1516, in‑4o. Cet ouvrage politique et moral de première importance contient :

      • Præfationem non minus salutarem quam eruditam Erasmi Roterodami Illustrissimo Principi Carolo Invictissimi Cæsaris Maximiliani nepoti,

        [Préface non moins salutaire qu’érudite d’Érasme de Rotterdam, au prince Charles, {i} petit-fils de l’invincible empereur Maximilien] ; {ii}

      • Præcepta Isocratis de regno administrando ad Nicoclem regem eodem interprete,

        [Préceptes d’Isocrate {iii} au roi Nicoclès sur la manière d’administre son royaume, traduits par le même auteur] ;

      • Institutionem boni et Christiani Principis, sanctissimis referta præceptis, ad Illustrissimum Principem Carolum, Cæsaris Maximiliani nepotem, nunc primum excusam, ex optimis scriptoribus compositam, Erasmo authore,

        [Institution du prince bon et chrétien, remplie de principes très saints, à l’illustrissime prince Charles, {i} petit-fils de l’empereur Maximilien, imprimée pour la première fois, composée par Érasme à partir des meilleurs auteurs] ;

      • Panegyricum gratulatorium de felici ex Hispania reditu, ad illustrissimum Principem Philippum Maximiliani filium, eodem authore,

        [Panégyrique félicitant le prince Philippe, {iv} fils de Maximilien, pour son heureux retour d’Espagne, par le même auteur] ;

      • Libellum Plutarchi de discrimine adulatoris et amici, ad Serenissimum Henricum eius nominis octavum Angliæ regem, cum aliis nonnullis.

        [Petit livre de Plutarque {v} sur la manière de distinguer un flatteur d’un ami, au sérénissime roi Henri d’Angleterre, huitième du nom, {vi} avec quelques autres choses].

        1. Le futur empereur Charles Quint en 1519 (v. note [32], lettre 345).

        2. Maximilien ier de Habsbourg, mort en 1519 (v. note [4], lettre 692).

        3. V. seconde notule {b}, note [2], lettre 157.

        4. Philippe de Habsbourg, dit le Beau, revenu d’Espagne aux Pays-Bas en 1504, après son mariage en 1496 avec Jeanne la Folle ; futur et éphémère roi d’Espagne en 1506, et père de Charles Quint (v. notule {c}, note [18] du Borboniana 8 manuscrit.

        5. L’une des Œuvres morales de Plutarque (v. note [9], lettre 101).

        6. Henri viii qui institua le schisme anglican en 1533, v. note [12], lettre 413.

  • Les Colloques familiers {a} avaient été récemment (mais très partiellement) traduits en français par Samuel Chappuzeau : {b}

    Colloques d’Érasme fort curieusement traduits du latin en français. Pour l’usage des amateurs de la langue. {c}


    1. Lyon, 1542, pour la première édition latine complète, v. note [15], lettre 442.

    2. V. note [8], lettre 73.

    3. Leyde, Adrian Vingart, 1653, in‑12 de 360 pages, ne contenant que 10 des 64 colloques.

L’admiration de Guy Patin pour Érasme n’était pas feinte : on trouve bien des analogies dans leur philosophie sceptique, fort teintée de misanthropie.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 27 mars 1655, note 33.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0396&cln=33

(Consulté le 11/12/2024)

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