À Charles Spon, le 14 mai 1649, note 34.
Note [34]

Bière (Furetière) :

« boisson faite d’orge, de froment et d’avoine, ou d’une autre sorte de blé. On y ajoute du houblon pour lui donner le goût du vin. On les brasse longtemps et on les fait cuire dans des chaudières, et cette boisson enivre comme le vin. La bière de mars se garde toute l’année. Pour faire la bière, il faut que les brasseurs donnent au grain un commencement de germination, et qu’ils concentrent ensuite dans le même grain la disposition qu’il avait à germer, en le séchant. On y ajoute trois fois autant d’autre grain non germé, qui sont ensemble moulus grossièrement. On jette sur le tout de l’eau à demi bouillante, et ensuite de la froide ; et aprés avoir agité le tout, on le laisse quatre ou cinq jours dans un vaisseau couvert jusqu’à une parfaite fermentation. Quelques-uns y ajoutent de l’ivraie pour irriter {a} davantage le goût. Les Anglais, pour la faire plus agréable, jettent dans les tonneaux aprés qu’elle est brassée, du sucre, de la cannelle et des clous de girofle ; les Flamands, du miel et des épices. {b} Dioscoride dit que la vieille bière engendre enfin la lèpre. On sophistique {c} la bière en y jetant de la chaux pour lui donner plus de force, et en y mêlant de la suie au lieu de houblon. »


  1. Rehausser.

  2. V. note [15], lettre 544.

  3. Frelate.

Après cette description, il n’est guère surprenant que Guy Patin ait tenu la bière pour une boisson malsaine (vchapitre iii du Traité de la Conservation de santé). Sa note [17] explique son nom antique de zythum.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 14 mai 1649, note 34.

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(Consulté le 28/03/2024)

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