Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Bornoniana 4 manuscrit, note 34.
Note [34]

La référence, ajoutée dans la marge, renvoyait à La Doctrine curieuse du R.P. François Garasse, {a} livre vii (pages 906‑907), combattant la maxime vii, Posé le cas qu’il y ait un Dieu, comme il est bienséant de l’avouer, pour n’être en continuelles prises avec les superstitieux, il ne s’ensuit pas qu’il y ait de créatures qui soient purement intellectuelles et séparées de la matière. Tout ce qui est dans la nature est composé ; et partant, il n’y a ni anges ni diables au monde, et n’est pas assuré que l’âme de l’homme soit immortelle, etc., 17e section, L’impiété des épicuriens et leur créance touchant la mortalité de leur âme s’étend [sic] jusques au delà de leur mort, et paraît [sic] en leurs épitaphes profanes :

« La troisième espèce d’épitaphes impies et profanes est celle qui porte les impiétés gravées dans le marbre ; et de celle-ci, j’en fournis deux ou trois exemples […].

Le second est de ce rieur profane, duquel j’ai parlé dans l’exposition de cette maxime, lequel, étant sur le point de rendre l’âme, dressa son épitaphe, qui dit en peu de mots : {b} […]

Quoique ces paroles puissent être appliquées à la gêne pour en tirer, à force de cordillons, quelque exposition aucunement passable, {c} je dis néanmoins que son auteur était un impie qui montrait bien la créance qu’il avait du paradis et de l’enfer […]. »


  1. Paris, 1624, v. note [1], lettre 58.

  2. Suit le quatrain cité dans le Borboniana, avec des variantes dans les deux derniers vers :

    « Pour le lieu où je vais, c’est un trop grand secret,
    Je le laisse à vider à Messieurs de Sorbonne. »

    Ces mêmes vers, où figure la Sorbonne (c’est-à-dire les docteurs et professeurs de la très rigoriste Faculté parisienne de théologie catholique), sont aussi cités dans l’Exposition et preuve de cette maxime [septième] (page 796), suivis de ce commentaire ironique sur l’athée Vanini (brûlé sur le bûcher à Toulouse en 1619, v. note [21], lettre 97) :

    « Ou bien il vaut mieux dire, comme faisait Lucilio Vanino, très brave et subtil philosophe, quoiqu’on en dît dans Toulouse, Missa faciamus ista et doctis Sorbonæ senibus relinquamus [Prenons ces libertés et abandonnons notre sort aux doctes vieillards de la Sorbonne]. »

  3. Pour dire : « Quoique ces paroles puissent être torturées pour en tirer une justification, après maints arguments tortueux, mais elle demeure tout à fait inacceptable. »

Ces commentaires scandalisés du R.P. Garasse n’aident malheureusement pas à mieux identifier l’impie Nicolas dont parlait le Borboniana.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Bornoniana 4 manuscrit, note 34.

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(Consulté le 24/04/2024)

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