Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 2, note 35.
Note [35]

V. note [14], lettre 9, pour Fabio Colonna et son Phytobasanos [Histoire des plantes] (Naples, 1592). Il avait aussi publié, en deux parties :

  • Minus cognitarum rariorumque nostro cœlo orientium stirpium Εκφρασις qua non paucæ ab Antiquioribus Theophrasto, Dioscoride, Plinio, Galeno, aliisque descriptæ, præter illas etiam in Φυτοβασαννω editas disquiruntur ac declarantur. Item de aquatibibus aliisque nonnullis animalibus libellus…

    [Description de plantes moins connues et plus rares qui poussent sous notre ciel, où sont recherchées et montrées, outre celles qui ont été publiées dans le Phytobasanos, un bon nombre qu’ont étudiées les Anciens, Théophraste, Dioscoride, Pline, Galien et d’autres. Avec un opuscule sur quelques animaux aquatiques et autres…] ; {a}

  • Minus cognitarum stirpium Pars altera, in qua non tam novæ plures plantæ eæque rariores a nemine hactenus, aut animadversæ aut descriptæ nunc primum proponuntur, quam nonnullæ aliæ apud antiquos dubiæ, atque obscuræ dilucidantur…

    [Seconde partie des Plantes moins connues, où sont présentées pour la première fois plusieurs plantes nouvelles et très rares que personne n’a jusqu’ici remarquées ou décrites, et sont mises en lumière quelques autres, dont l’existence était obscure ou incertaines dans les écrits des Anciens…]. {b}


    1. Rome, Jacobus Mascardus, 1616, in‑4oillustré en deux parties de 340 et 73 pages.

    2. Ibid. et id. 1616, in‑4o de 99 pages.


Additions et remarques du P. de Vitry
(1702-1703, v. note [12] des Préfaces), pages 185‑186 :

« Fabius Columna, de l’Académie des Lincei, {a} était, à ce que l’on dit, de l’illustre Maison des Collones. {b} Il eut pour père Girolamo Colonna, qui nous a donné les fragments d’Ennius {c} avec de savantes notes et qui mourut en 1586, âgé de 54 ans. Notre Fabius naquit à Naples et y passa la plus grande partie de sa vie. Son mérite ne se bornait pas à la simple connaissance des plantes : la jurisprudence n’avait rien de si difficile, ni les mathématiques rien de si curieux qu’il n’eût pénétré. La perspective {d} et la musique avaient pour lui des charmes qui le détournèrent souvent de ses autres études. C’est à cette heureuse inclination que l’on doit son traité de Sambuca Lincea, overo dell’Istromento Musico perfetto lib. 3, imprimé à Naples en 1618, {e} < quand > il avait environ 40 ans. Il vivait encore en 1626 puisque c’est en cette année qu’il fit son commentaire sur le traité de Recchus de Rebus naturalibus Novi Orbis, etc., qui fut imprimé en 1651. {f} Fabius Columna a donné aussi quelque chose sur les machines hydrauliques. » {g}


  1. Créée à Rome en 1603, et toujours active, l’Accademia dei Lincei, Académie les Lyncéens ou Lyncées, avait placé ses savants débats sous les auspices du lynx :

    « animal que la plupart des modernes croient fabuleux, que les Anciens on dit avoir une vue si subtile qu’il voyait à travers les murailles. […] On tient que c’est une fable fondée sur une autre qu’on fait de Lyncée, l’un des Argonautes, auquel les Anciens ont attribué si bonne vue qu’il voyait jusqu’aux enfers, et la Lune le premier jour qu’elle était dans la conjonction : ce qui est aussi absurde, vu qu’alors sa partie qui regarde la terre n’est aucunement éclairée du Soleil. Les Latins l’ont appelé lupa cervalis [loup-cervier], et ont cru que cet animal voyait en dormant. On dit figurément qu’un prince a des yeux de lynx lorsqu’il est si pénétrant dans les affaires, et qu’il a de si bons espions, qu’il découvre tous les secrets de ses ennemis et tout ce qui se passe dans son État. On dit aussi que nous voyons les défauts d’autrui avec des yeux de lynx pour dire que nous sommes bien clairvoyants en ces occasions » (Furetière).

  2. Famille romaine fondée vers le ixe s., les Colonna figurent notamment dans notre édition pour leur rivalité avec les Orsini (guerre des guelfes et des gibelins, v. note [31] du Naudæana 4) et pour le mariage, en 1661, du prince Colonna avec Marie Mancini, nièce de Mazarin (v. note [6], lettre 671).

  3. Q. Ennii Poetæ vetustissimi quæ supersunt Fragmenta, ab Hieronymo Columna conquisita, diposita et explicata, ad Ioannem Filium [Les Fragments qui nous restent de Quintus Ennius (v. note [7], lettre 33), très ancien poète, soigneusement recherché, édités et expliqués par Girolamo Colonna, à l’intention de son fils Giovanni] (Naples, Horatius Salvianus, 1590, in‑4o).

  4. « Science qui apprend les règles de faire des perspectives [représentations planes des reliefs] suivant les principes de l’optique, dont elle fait une partie. Il y a une perspective linéaire, qui enseigne le juste raccourcissement des lignes et des parties du bâtiment, qui se fait par voie géométrique ; l’autre, aérienne, qui dépend de l’art du peintre, qui fait l’application des couleurs et des ombres. Il y a aussi une perspective spéculaire, qui fait voir dans des miroirs coniques, sphériques, et de toute autre figure, des objets redressés qui paraissaient sur la toile irréguliers et fort confus » (Furetière).

  5. « La Harpe lyncéenne [référence à l’Académie citée dans la notule {a} supra], ou trois livres [de Fabio Colonna Linceo] sur le parfait instrument de musique » (Naples, Costantino Vitale, 1618, in‑4o), avec ce sous-titre explicite :

    Ne’ quali oltre la descrittione, et construttione dell’istromento si tratta : della divisione del’ Monacordo ; della proportione de tuoni, semituoni, et lor minute parti ; della differenza de tre Geni di Musica, de Gradi Harmonici et Chromatici ; et in che differiscano da quelli de gli Antichi l’osservati et descritti dall’ Autore ; con gli esempi di numeri, di musica, et di segni. Dedicati alla Santita di N.S. Papa Paolo v. Borghese. Con l’Organo Hydraulico di Herone Alessandrino dichiarato dall’ istesso Autore.

    [Dans lesquels, outre la description et la construction de l’instrument, sont aussi traitées : la division du Monocorde ; {i} la proportion des tons, des demi-tons et de leurs sous-divisions ; la différence entre les trois genres de musique ; les gradations harmoniques et chromatiques ; en quoi diffèrent ce qu’ont observé les Anciens et ce que décrit l’auteur ; avec les exemples de cadences, de musique, de partitions. Dédiés à la Sainteté de Notre Seigneur le Pape Paul v Borghese. {ii} Ainsi que, du même auteur, une présentation de l’Orgue hydraulique de Héron d’Alexandrie]. {iii}

    1. « Instrument pour éprouver la variété et la proportion des sons de musique : il est composé d’une règle divisée et subdivisée en plusieurs parties, sur laquelle il y a une corde de boyau ou de métal médiocrement tendue sur deux chevalets par ses extrémités, au milieu desquels il y a un chevalet mobile, par le moyen duquel en l’appliquant aux différentes divisions de la ligne, on trouve que les sons sont entre eux en même proportion que le sont les divisions de la ligne coupée par le chevalet. On l’appelle aussi règle harmonique, ou canonique, parce qu’elle sert à mesurer le grave et l’aigu des sons. On fait aussi des monocordes qui ont 48 chevalets immobiles, mais qui peuvent être suppléés par le seul chevalet mobile, en le promenant sous une nouvelle corde qu’on met au milieu, qui représente toujours le son entier et à vide, contre toutes les divisions qui sont sur les autres chevalets. Ptolémée examinait ses intervalles harmoniques avec le monocorde. On tient que Pythagore a été l’inventeur du monocorde » (Trévoux).

    2. Camillo Borghese, v. note [5], lettre 25.

    3. V. note [7], lettre latine 148, pour Héron. Ce traité occupe les pages 111‑116 (dernière du livre).
  6. V. note [5] de l’Observation vii sur les us et abus des apothicaires pour Nardo Antonio Recchi (mort en 1595) et sa traduction latine du Thesaurus de Francisco Hernandez « sur l’histoire naturelle du Nouveau Monde ».

    La première édition complète de ce monument (Rome, 1651) contient (pages 847‑899) les Fabii Columnæ Lyncei in Rerum Medicarum Novæ Hispaniæ Nardi Antonii Recchi Montecorvinatis Medici Regii Volumen Annotationes et Additiones [Annotations et additions de Fabio Colonna, Lyncéen (mort en 1650), sur le volume de Nardo Antonio Recchi, natif de Montecorvino (province de Salerne), médecin du roi, à propos des matières médicales de la Nouvelle Espagne] (épître dédicatoire datée de Naples le 1er juin 1628, et non 1626).

  7. Probablement la « Description de l’orgue hydraulique de Héron » figurant à la fin de la « Harpe lyncéenne » (v. notule {e‑iii} supra), car je n’ai pas trouvé d’autre ouvrage de Colonna sur ce sujet de physique.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 2, note 35.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8193&cln=35

(Consulté le 28/03/2024)

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