Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 8 manuscrit, note 35.
Note [35]

« Voyez de Thou, sous Henri iv, page 801, {a} et les Elogia de Sainte-Marthe. » {b}


  1. Histoire universelle de Jacques-Auguste i de Thou, livre cxx, année 1598 (Thou fr, volume 13, pages 249‑250) :

    « Henri Estienne, parisien de naissance, fils de Robert, et à qui la littérature a tant d’obligation, mérite encore plus de louanges : il eut la noble ambition de surpasser son père, et employa toute sa vie à corriger et à mettre au jour des auteurs grecs et latins. Il a publié un dictionnaire grec très étendu, dont la postérité doit lui valoir une extrême obligation. Il fit de longs voyages en Allemagne, mais le désir de revoir sa patrie le fit revenir à Lyon. Il mourut au commencement de mars, presque septuagénaire, après des travaux immenses pour le progrès des lettres. »

  2. Les Éloges des hommes illustres de Scévole i de Sainte-Marthe {i} sont plus diserts sur Estienne (livre iv, pages 474‑477) :

    « Certes, la renommée de Henri Estienne fit concevoir d’abord une grande opinion de lui, lorsqu’étant retourné fort jeune d’un voyage d’Italie, d’où il avait rapporté un vieux manuscrit des odes d’Anacréon, qui avaient été si longtemps cachées, il fut le premier qui les fit imprimer à Paris en beaux caractères grecs, avec sa version latine en vers de même mesure : ouvrage si agréable aux habiles hommes de son siècle, {ii} qui aimait non seulement la profonde doctrine, mais encore les douces gaietés de la poésie, qu’il le combla de louanges éternelles. Comme cet homme était pourvu d’un esprit extrêmement fertile, soit qu’il composât en grec ou en latin, il n’y avait personne qui le fît ni avec plus de chaleur, ni avec plus de promptitude. Voire même, comme il aimait son pays, ne pouvant souffrir que les Français demeurassent davantage dans cette folle créance que la langue italienne fût préférable à la française, il composa plusieurs beaux traités en sa langue maternelle, où réfutant avec autant d’aigreur que de railleries et de pointes d’esprit cette erreur invétérée, il montra l’excellence et les beautés de notre langue française, et par même moyen, fit voir l’élégance de son style et la docte fécondité qu’il avait en écrivant. […] Sa demeure ordinaire était en Savoie, où il suivit l’exil volontaire de son père, témoignant toujours pourtant un extrême désir de revoir Paris. Et de fait, il ne se présentait pas une occasion, pour légère qu’elle fût, d’y faire un voyage, qu’il ne l’embrassât avec ardeur, et qu’il ne visitât cette reine des villes, comme il faisait aussi de temps en temps toutes les autres provinces du royaume. Enfin, ayant été obligé, par la nécessité de quelques affaires, de se transporter à Lyon, il y fut surpris d’une maladie mortelle, qui le ravit l’an 1598. […] Henri Estienne laissa quelques enfants, entre lesquels Paul Estienne {iii} se rend extrêmement recommandable, marchant, comme il fait, sur les traces glorieuses de sa famille, et imitant les vertus de ses ancêtres. Il laissa pareillement une fille, qui est mariée à ce docte et fameux personnage, Isaac Casaubon, {iv} que le roi a depuis peu obligé par ses libéralités de venir à Paris pour y cultiver noblement les bonnes lettres, et même pour les y faire fleurir avec plus de splendeur et de gloire qu’auparavant. »

    1. Traduction de Guillaume Colletet, Paris, 1644, v. supra note [12], première notule {b}.

    2. Ανακρεοντος Τηιου μελη. Anacreontis Teii odæ. Ab Henrico Stephano luce et latinitate nunc primum donatæ [Odes d’Anacréon de Téos (v. note [24] du Faux Patiniana II‑1), pour la première fois publiées et traduites en latin] (Paris, Henri ii Estienne, 1554, in‑4o bilingue de 110 pages).

    3. Paul Estienne (1566-1637), fils aîné de Henri ii, reçu imprimeur en 1590, succéda à son père en 1598. Les frères Chouët (v. note [20], lettre 301) reprirent son atelier genevois en 1637.

    4. V. note [49] du Borboniana 2 manuscrit pour Florence Estienne, seconde épouse d’Isaac Casaubon en 1586.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 8 manuscrit, note 35.

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(Consulté le 28/03/2024)

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