À Charles Spon, le 29 mai 1648, note 36.
Note [36]

« sois sain d’esprit ».

Ménécrate, médecin grec de Syracuse, a vécu au ive s. av. J.‑C. sous le règne de Philippe de Macédoine, père d’Alexandre le Grand (v. note [61], lettre 336). La source est dans les Deipnosophistes d’Athénée de Naucratis (livre vii, 33‑34 ; v. note [17], lettre de Charles Spon, le 6 avril 1657) :

« Ménécrate le Syracusain, surnommé Zeus, […] se vantait d’être la cause unique de la vie des hommes par sa compétence en médecine. Il avait l’habitude en tout cas de contraindre ceux qu’il soignait des maladies qu’on appelle sacrées [épilepsie] de signer un contrat qui stipulait qu’ils lui obéiraient comme des esclaves s’ils le suivaient. […] Dans une lettre au roi Philippe, il écrivait ceci :

“ Zeus-Ménécrate à Philippe salut. Tu es roi de Macédoine, mais moi je suis roi de la médecine. Tu peux tuer les bien-portants que tu souhaites, mais moi je peux sauver les mal-portants ; et les gens robustes qui suivent mes prescriptions, je peux les maintenir vivants sans maladie jusqu’à un âge avancé. Par conséquent, alors que tu as comme gardes du corps des Macédoniens, moi j’ai la postérité. Car moi, Zeus, je leur fournis la vie. ”

Philippe lui répondit comme à un fou :

“ Philippe à Ménécrate, soigne-toi ” » {a}


  1. Φιλιππος Μενεκρατει υγιαινειν.

La vanité de Ménécrate passa en proverbe. Le roi, l’ayant un jour invité à sa table, ne lui fit servir que de l’encens. Ses ouvrages sont perdus.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 29 mai 1648, note 36.

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(Consulté le 29/03/2024)

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