Note [36] | |
Fini Hadriani Fini Ferrariensis in Iudæos Flagellum ex Sacris Scripturis excerptum. [Finus Hadrianus Finus, natif de Ferrare, {a} le Fouet contre les juifs, extrait des Saintes Écritures]. {b}
Cet ouvrage d’exégèse biblique érudite, approuvé par les dominicains, est dirigé contre les interprétations que les juifs ont données des Écritures, mais non contre leur peuple. La dédicace d’un certain Alberto Savonarola, Ad librum [Au livre], n’en dissimule pas moins une vive hostilité à leur encontre : I Liber interpide ad vipereos morsus impiorum Iudæorum, perfidorumque : ne timeas : indutus es enim armis Fini auctoris tui, tanti viri, qui finem contra ea, in quibus adversantur, imposuit : ita omnia exacte, docteque, quæ sciri, excogitarique possunt, enucleavit : ut aliena doctrina non sit opus : adeo rationabiliter, argute, et scientifice processit, ut Maledicta eorum curare non debeas. Constans ergo, ut bonus miles, esto : atque confessor Christianæ fidei nostræ, quæ in medio eorum gloriosa semper extitit immobilis. Et sicut alias nationes hæc fides nostra præcellit : ita tu dexteritate tua in laudem, et honorem cum domino tuo apud nostros et extortes præibis, i benedictus. Valeto. D’autres pièces liminaires établissent que ce livre a été édité (et peut-être achevé) par Daniel Finus, fils d’Hadrianus. L’épître en vers intitulée Daniel Finus Ferrariensis ad Lectorem [Daniel Finus, natif de Ferrare, au lecteur] nous apprend que Hadrianus avait commencé à écrire son ouvrage en 1503 et mourut en 1517, âgé de 86 ans, sans l’avoir terminé. La dédicace de Daniel au prince Hercule ii d’Este, duc de Ferrare (de 1534 à 1559), datée de Ferrare le 25 août 1537, renseigne précisément sur sa famille : Nam et Pater meus Finus ille ipse auctor hujus operis per annos sexaginta rationario fisci scripturarum Magister tanta cura, ac fide præsedit : ut non alius diligentius, et accuratius rem suam tractaverit, quam ille Principis, incredibilis enim fuit eius hominis ad res obeundas solertia. Quid Hieronymus frater meus ? qui et ipse per annos plus minus duo de quinquaginta eodem munere perfunctus est. Quod si de re mihi aliquid etiam fati licet, Nunc sane igitur annus quartus et quinquagesimus, ex quo primum variis procurationibus fisci, denique Magister scrinii publici, et rationibus ærarii Præfectus ætate iam prope affecta, ceu demum in portum provectus, in vestra benignitate conquiesco. Additions et remarques du P. de Vitry « Daniel Finus, etc. : ni cet article, ni celui qui est dans le Patiniana, page 110, {a} ne sont point {b} exacts : ce n’est point Daniel Finus qui a fait le Flagellum adversus Judæos, et l’Hadrianus Finus qui en est l’auteur n’était point un prêtre. Il n’est peut-être point de livre imprimé dont l’auteur dût être moins confondu que de celui-ci. On a pris toutes les précautions possibles pour faire paser son nom à la postérité : outre les éloges, tant en vers qu’en prose, qu’on trouve à la tête de l’ouvrage, et dans lesquels il y a quelques particularités de sa vie, on lit cette attestation à la marge de la préface, Finus Hadrianus Ferrariensis Fino genere satus scripturarum Ducalis Fisci Magister, ac genitor meus et hujus operis auctor fuit. Et ita ego Daniel Finus scripturarum Reipublicæ Ferrariensis Magister attestor et fidem facio. {c} cet ouvrage fut commencé en 1503 et, comme on nous apprend que l’auteur fut 14 ans à y travailler sans y pouvoir mettre la dernière main, on pourrait conclure qu’il mourut vers 1517. Cette époque néanmoins n’est pas si sûre que celle de son âge, qui était de 86 ans, quand il passa de ce monde à l’autre. Il laissa deux fils qui lui succédèrent l’un après l’autre dans le maniement et l’intendance du domaine du duc de Ferrare, qu’il avait tenue pendant 60 ans. Son fils Daniel fit imprimer le Flagellum adversus Judæos en 1538 à Venise. C’est un gros in‑4o dédié à Hercule ii, duc de Ferrare. On trouve parmi les lettres de Calcagnin quelques-unes adressées à ce Daniel, et dans les poésies du même auteur, il y a une espèce d’épithalame sur le mariage de la fille unique du même Daniel Finus. » {d} |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : Naudæana 2, note 36. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8193&cln=36 (Consulté le 12/09/2024) |