Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Triades du Borboniana manuscrit, note 36.
Note [36]

Avec une touche de scepticisme (« presque »), ces renseignements sur le tour complet du monde accompli par Francis Drake {a} viennent des Annales rerum Anglicarum et Hibernicarum regnante Elizabetha [Annales des affaires anglaises et irlandaises sous le règne d’Élisabeth] de William Camden. {b}

Camden y relate la circumnavigation de Drake aux pages 454‑466 (2e partie, année 1580) de la traduction française de Paul de Bellegent (Paris, 1627). Le passage cité est à la page 463 :

« Il paracheva son retour en Angleterre par un vent favorable, qui le rendit le 3 novembre 1580 dans le port de Plymouth d’où il était parti, après avoir employé trois ans plus ou moins à naviguer autour de toute la terre ; avec grande admiration de tous, et sans qu’aucun le blâmât d’autre chose que d’avoir supplicié Doughtey, {c} laissé à la cruauté des Espagnols le navire portugais qu’il avait pris à l’entrée de l’Afrique près d’Aguatulque, {d} et inhumainement exposé dans une île cette fille nègre qui avait été engrossée dans son navire. »


  1. De décembre 1577 à novembre 1580, v. note [57] du Patiniana I‑2.

  2. Londres, 1615, ouvrage que Guy Patin a cité dans sa lettre à André Falconet du 11 octobre 1660 (v. la notule {a} de sa note [18]) et avec une authenticité moins solide, dans le susdit Patiniana I‑2.

  3. Thomas Doughty (1545-1578) partageait initialement le commandement de l’expédition avec Drake, mais connut bientôt un sort funeste (page 458) :

    « Le 25 avril, {i} étant entré dans l’embouchure de la rivière de Plate, {ii} il découvrit un nombre infini de veaux marins, et étant de là porté au port Saint-Julian, {iii} y trouva un gibet qui avait été dressé, comme on estima, par Magellan, lorsqu’il fit punir quelques séditieux ; où Jean {iv} Doughtey, personnage habile, courageux et le second après lui, {v} étant atteint et convaincu d’avoir excité sédition dans la flotte, fut condamné à mort par douze hommes, selon la coutume des Anglais, la subit, et eut la tête tranchée, {vi} après avoir participé à la sainte Cène avec Drac. Les plus équitables de la flotte jugèrent qu’à la vérité, il s’était comporté tumultuairement, {vii} et que Drac avait l’œil, non tant sur ceux qu’il pourrait surpasser en gloire navale, que sur ceux qui le pourraient égaler, s’en était défait comme d’un émulateur de sa gloire. Il y en eut toutefois qui, s’estimant avoir plus certaine connaissance de ses intentions, que le comte de Leister lui avait commandé de s’en défaire sous quelque prétexte que ce fût, pour se venger de ce qu’il avait plusieurs fois dit que le comte d’Essex avait perdu la vie par ses artifices. » {viii}

    1. 1578.

    2. Le Rio de la Plata (entre Argentine et Uruguay).

    3. Puerto San Julián, sur la côte de Patagonie (Argentine), chef de la province actuelle de Magallanes, en souvenir de l’escale qu’y fit Fernand de Magellan en 1520.

    4. Sic.

    5. Après Drake (Drac).

    6. Le 2 juillet 1578.

    7. Précipitamment.

    8. Robert Dudley, comte de Leicester, favori de la reine Élisabeth, était accusé par ses rivaux d’avoir fait empoisonner Walter Devereux, comte d’Essex, mort en 1576.
  4. Contrée d’Afrique que je ne suis pas parvenu à identifier.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Triades du Borboniana manuscrit, note 36.

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(Consulté le 28/03/2024)

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