À Charles Spon, le 22 mars 1648, note 38.
Note [38]

Pierre Payen, sieur des Landes, dit Deslandes-Payen (Paris vers 1595-1664 ou 1669), était le fils de Pierre Payen, financier et trésorier de l’Épargne. Protonotaire apostolique (v. note [19] du Patiniana I‑3), abbé de Saint-Martin, prieur de Cerqueux, et de La Charité-sur-Loire, il avait été reçu conseiller clerc au Parlement de Paris en 1621 en la cinquième Chambre des enquêtes. En 1626, Deslandes-Payen avait hérité de son père le château de Rueil et vendu fort cher sa charge de trésorier de l’Épargne à Gabriel de Guénégaud. Convaincu en 1631 du crime de lèse-majesté (comme plusieurs autres conseillers du Parlement, v. note [90] de L’homme n’est que maladie), ses biens lui avaient été confisqués, sa maison de Rueil laissée à Richelieu et son prieuré de La Charité (v. note [7], lettre 125) au cardinal-archevêque de Lyon, frère du ministre.

Le proscrit avait suivi Marie de Médicis dans son exil à Bruxelles, où il devint son secrétaire des commandements, puis s’engagea contre la France dans la guerre de Trente Ans. De retour à Paris après la mort de Louis xiii (mai 1643), il avait entrepris de plaider pour la restitution de son prieuré de La Charité accaparé par le cardinal de Lyon. Défendu par l’avocat Gautier, il avait obtenu gain de cause une première fois le 16 mars 1643 ; mais le cardinal avait fait appel et l’affaire ne se conclut qu’en 1648, toujours à l’avantage de Deslandes-Payen, malgré l’appui apporté par Mazarin au frère de Richelieu. En 1645, Deslandes-Payen avait été reçu à la Grand’Chambre, charge qu’il vendit en 1664. Durant la Fronde, il allait s’engager aux côtés du prince de Condé, contre Mazarin (Adam et Popoff, no 1639).

Notes du chanoine Hubert sur les parlementaires, écrites vers 1659 :

« Deslandes-Payen, homme ci-devant attaché à ses plaisirs, particulièrement à ceux de la table, s’est mis depuis peu à une très grande réforme. Il s’est donné entièrement à la dévotion, va peu au Palais, y rapporte peu, étant la plupart du temps à son prieuré de La Charité. A souvent promis sans effet, de peu d’assurance. Il a été attaché à M. le Prince et s’est chargé pendant tous nos mouvements {a} de toutes les choses qui le concernaient. Est gouverné de peu de personnes. »


  1. La Fronde.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 22 mars 1648, note 38.

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(Consulté le 28/03/2024)

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