V. note [9], lettre 122, pour ce que signifiait « suer la vérole ».
Pendant la Ligue, Henri ier d’Orléans, duc de Longueville (1568-1595), père de Henri ii d’Orléans, {a} était resté fidèle à la Couronne. Il dirigea l’armée royale qui vainquit les ligueurs à Senlis en 1589. {b}
Pour compléter la biographie de Claude Dorron, l’Histoire universelle de Jacques-Auguste i de Thou a parlé, comme agent du roi Henri iii, en deux endroits.
- Année 1577 (livre lxiii, volume 7, pages 490‑494) : le roi, qui séjourne à Blois pour la réunion des états généraux, charge Dorron, « homme droit et sans finesse », « qu’il avait choisi pour conduire ses études, et qu’il fit plus tard maître des requêtes, de se rendre en poste à Paris, d’y voir secrètement » le premier président Christophe de Thou, {c} père de l’historien, pour connaître son opinion sur la Ligue.
- V. note [22], lettre 39.
- V. notule {g}, note [55] du Borboniana 1 manuscrit.
- V. note [6], lettre 922.
- Année 1585 (livre lxxxi, volume 9, page 270), quand, après la publication de libelles séditieux, les ligueurs, partisans du duc de Guise, « imaginèrent un autre moyen qui leur parut beaucoup plus propre à soulever le peuple » :
« Pour lui inspirer une idée plus terrible des mauvais traitements auxquels les catholiques étaient exposés en Angleterre, ils imaginèrent qu’il fallait lui en donner, en quelque sorte, le spectacle. Dans cette vue, ils firent graver des planches où tout ce que l’on en racontait était représenté sous des figures effrayantes. On exposa ensuite ces estampes en public ; et tandis que le simple peuple s’amusait à considérer ces gravures avec une espèce d’étonnement, il se trouvait des gens apostés qui, une baguette à la main, expliquaient toute la figure ; après quoi, ils ajoutaient à l’oreille d’un chacun que c’était là ce qui arriverait aux Français si le roi de Navarre {a} montait sur le trône ; ce qui se disait même hautement dans la suite. La témérité de cette entreprise, qui ne tendait à rien moins qu’à une révolte ouverte, lassa enfin la patience de Henri. {b} Il donna ordre au lieutenant civil d’empêcher que dorénavant on exposât ces estampes en public. En même temps, il chargea Claude Dorron, maître des requêtes qui était de sa Maison, de faire la recherche de ces planches et de les supprimer. On les trouva enfin à l’hôtel de Guise pendant l’absence du duc, et elles furent portées au roi. Mais ces précautions furent assez inutiles : le parti ne trouvant pas que ces estampes fissent encore assez d’impression sur les esprits, fit peindre sur bois le même sujet en grand, et donna en spectacle au public ces figures représentées avec les couleurs les plus vives. J’ai vu moi-même longtemps après ce tableau exposé dans le cimetière de Saint-Séverin. {c} Le mépris où l’autorité royale était tombée autorisait cette licence des factieux. L’ambassadeur d’Angleterre eut beau se plaindre, ce ne fut qu’à force de crier qu’il engagea enfin le roi à le faire ôter ; et ce prince eut encore bien de la peine à l’obtenir des marguilliers {d} séditieux de cette paroisse. »
- Henri iii de Navarre, Henri iv roi de France en 1589.
- Henri iii roi de France (1574-1589).
- V. note [11], lettre 96.
- V. note [58], lettre 229.
Craignant la peste qui infestait alors Paris, Henri iii s’était retiré à Saint-Germain-en-Laye en octobre 1583 et y avait assemblé les notables pour promulguer une déclaration visant à réformer le royaume, en vue d’en rétablir les finances et l’autorité (Aline Vallée-Karcher, L’assemblée des notables de Saint-Germain-en-Laye (1583), Bibliothèque de l’École des chartes, 1956, tome 114, pages 115‑162). Ce ne fut que le plus mémorable de ses nombreux séjours dans cette résidence royale, et le second passage de de Thou montre que le roi confiait encore des missions à Dorron en 1585. |