Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 7 manuscrit, note 39.
Note [39]

« […] Voyez le livre xviii, chapitre xiv, des Lectionum Variarum de [Marc-]Antoine Muret, au 2e tome du Thesaurus criticus, page 1215. »

La note [38] supra (v. ses secondes notules {a}‑{b}) a déjà cité ce chapitre de Marc-Antoine Muret (dont j’ai corrigé la numérotation, iv pour xiv), imprimé dans le « Trésor critique » de Janus Grüter (Francfort, 1604, tome ii, pages 1215‑1216). Il s’agit de son dernier paragraphe, à propos de Virgile et Cicéron, dont voici la transcription et la traduction complètes (avec mise en exergue du passage cité à la fin) :

Excudent, inquit, alii spirantia mollius aera,
Orabunt causas melius.

cum tamen Cicero hanc gloriam Græcis, præripuisse credetur. Apertius autem libro octavo, cum Catilinam appellasset,

                                                et te Catilina minaci
Pendentem scopulo, furiarumque ora trementem,

cujus invidiæ fuit, statim ad Catonem transire : de Cicerone, cujus virtute pestis illa patriæ oppressa erat, verbum nullum facere ? Cujus ornandi nulla certe justior esse potuit occasio. His argumentis fateor, vix videre me, quid pro Virgilio responderi queat.

[“ D’autres façonneront plus délicatement ”, dit-il, {a} “ des bronzes qui respirent la vie, ils plaideront plus éloquemment dans les procès ”,

quand on croirait pourtant que Cicéron a surpassé la gloire des Grecs. Au chant viii, après avoir parlé de Catilina,

“ … et toi, Catilina, accroché au rocher d’où tu es menacé d’être précipité, tremblant sous les cris des Furies ”, {b}

il fait voir plus ouvertement encore sa jalousie quand il passe directement à Caton, {c} sans même dire un mot de Cicéron : lui dont la vertu avait accablé cette peste de la patrie, lui dont il ne pouvait y avoir plus juste occasion de louer les mérites ! Sur de tels arguments, j’avoue peiner à voir comment défendre Virgile]. {d}


  1. Au cours de leur promenade dans le pays des ombres, Anchise parle des Romains à Énée (v. note [14], lettre d’Adolf Vorst, datée du 4 septembre 1661), son fils, en les comparant aux Grecs : Énéide, chant vi, vers 847 et 849.

  2. Énéide viii, vers 668‑669.

    V. notes [3], lettre 470, pour Catilina, criminel d’État dont Cicéron avait obtenu la condamnation à mort, [33], notule {a}, lettre 7, pour le « rocher » (scopulus, la roche tarpéienne), et [35], première notule {d}, lettre 399, pour les Furies.

  3. Vers suivant (670) : secretosque pios, his dantem iura Catonem [et à l’écart, les hommes pieux, à qui Caton (le Censeur, v. note [5] de Guy Patin contre les consultations charitables de Théophraste Renaudot) donnait des lois].

  4. La Cerda a cité Muret dans ses Elogia de Virgile (v. supra note [37]), mais en éludant bien sûr cette vigoureuse attaque.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 7 manuscrit, note 39.

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(Consulté le 25/04/2024)

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