Note [39] | |
De 1532 à sa mort (par décapitation), Thomas Cromwell (Londres vers 1485-ibid. 28 juillet 1540) fut le principal ministre de Henri viii. Il n’avait aucun lien de parenté avec Oliver Cromwell (v. infra note [69]). Anne de Clèves, princesse allemande luthérienne (Anna von Jülich-Kleve-Berg, Düsseldorf 1515-Chelsea Manor 1557), fut la quatrième épouse de Henri viii et régna officieusement (sans avoir été couronnée reine consort) du 6 janvier au 9 juillet 1540, date de l’annulation de son mariage, liée au défaut de virginité de l’épouse, et surtout aux déséquilibres politiques intérieurs et extérieurs engendrés par cette union, tramée par Cromwell. Thomas Howard, troisième duc de Norfolk (1473-1554), était oncle de deux des épouses de Henri viii : la deuxième, Anne Boleyn (1533-1536, v. supra note [32]), et la cinquième, Catherine Howard (1540-1542), que le roi condamna toutes deux à être décapitées. Moréri a été plus disert sur les douze juges anglais, membres du Parlement choisis pour former la juridiction suprême du royaume, et le procédé qu’on utilisa pour condamner Cromwell, alors qu’il était au plus haut dans la faveur royale : « Cromwell aigrissait son esprit contre les catholiques et tâcha de l’unir {a} avec les protestants d’Allemagne, par une ligue contre l’empereur Charles v. Pour en venir à bout, il lui proposa le mariage d’Anne de Clèves. Le roi y consentit et l’épousa. Ce fut alors que Henri donna à Cromwell le comté d’Essex et la charge de grand chambellan, le 13 avril de l’an 1540. Il honora encore son fils de la qualité de baron, et lui fit d’autres grâces considérables. Cinq jours après, le Parlement s’assembla. Cromwell y tenait le premier rang en faveur et en autorité. Il contraignit l’Assemblée d’accorder au roi la dixième partie et quatre de quinze {b} de tous les biens de ses sujets. Ensuite, il continua à persécuter les catholiques, et en fit mourir plusieurs avec une cruauté odieuse. Sur ce qu’on en sauva quelques-uns dans le temps qu’il était arrêté au lit par la goutte, il conseilla au roi de faire une ordonnance par laquelle il déclara les sentences rendues contre les criminels de lèse-majesté, quoiqu’absents et non défendus, seraient de pareille force que celles des douze juges, qui est le plus célèbre tribunal d’Angleterre. La Providence fit tourner ce conseil contre son auteur. » |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : L’Esprit de Guy Patin (1709), Faux Patiniana II-7, note 39. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8220&cln=39 (Consulté le 08/10/2024) |