À Charles Spon, le 4 février 1650, note 4.
Note [4]

La première (ou ancienne) Fronde s’achevait paradoxalement par l’emprisonnement de Condé, généralissime des troupes royales qui avaient mis la capitale à genou, et par l’élévation du coadjuteur, trait d’union entre les trois frondes parisiennes (Parlement, nobles, bourgeois). Mazarin avait accompli ce tour de force par son génie politique ou, ce qui revient à peu près au même, par son intime intelligence des ambitions qui mènent les hommes. Les conférences de réconciliation entre le coadjuteur, la reine et Mazarin avaient commencé dès le début de janvier par l’entremise de Mme de Chevreuse.

Trois phrases des Mémoires de Retz (page 606) donnent le ton :

« Je crois qu’elle {a} me répéta vingt fois ces paroles : “ Le pauvre M. le cardinal ! ” en me parlant de la guerre civile et de l’amitié qu’il avait pour moi. Il entra une demi-heure après. Il supplia la reine de lui permettre qu’il manquât au respect qu’il lui devait pour m’embrasser devant elle ».


  1. La reine.

On était convenu de ramener les frondeurs au service du roi pour isoler Condé et pouvoir l’incarcérer sans heurt. Les bénéfices du marchandage allaient bientôt arroser les ralliés : une amnistie générale ; la surintendance des mers pour Vendôme, avec survivance pour Beaufort, son fils ; pour le coadjuteur, le chapeau de cardinal, le même qu’on avait déjà fait sauter de la tête du prince de Conti sur celle de l’abbé de La Rivière ; etc.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 4 février 1650, note 4.

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(Consulté le 15/10/2024)

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