À Charles Spon, le 24 janvier 1651, note 4.
Note [4]

Journal de la Fronde (volume i, fo 357 ro, 20 janvier 1650) :

« La harangue que le premier président {a} fit au Palais-Royal a fait grand bruit ; aussi fut-elle en des termes si hardis que toute la cour en fut surprise ; et depuis, on a cru que le premier président est entièrement dans les intérêts de Messieurs les princes. L’on remarque qu’après que les députés furent sortis de la chambre de la reine, Sa Majesté dit à M. le garde des sceaux {b} que cette harangue était bien impertinente et qu’elle avait été deux ou trois fois prête de l’interrompre, en ce qu’il s’était servi des mots de “ politique étrangère ” et de “ conseils pernicieux ”, et de “ fatale journée ”, parlant du jour que les princes furent arrêtés, et avait représenté que leur innocence paraissait dans la lettre de cachet envoyée au Parlement sur leur détention puisqu’on n’y remarquait que des soupçons qui devaient être ombragés par tant de batailles gagnées par M. le Prince et par les services qu’il a rendus à l’État ; que toute la France s’en sentait touchée et en demandait justice ; que tous les désordres qu’on a depuis vus dans l’État ne procédaient que de cette détention ; que les ennemis étaient venus au milieu de la France ; que le feu était encore pour ce sujet allumé dans l’État ; que tous les parlements étaient sur le point de s’unir et que les pierres mêmes s’élèveraient contre tous ceux qui voudraient s’opposer à la liberté de Messieurs les princes. »


  1. Mathieu i Molé.

  2. Châteauneuf.

Mme de Motteville (Mémoires, page 368) :

« Le 20, cette princesse, {a} encore malade, reçut dans son lit cette célèbre députation du Parlement qui avait déjà fait du bruit par le consentement que le duc d’Orléans avait paru y donner et qui en effet, fut suivie de grands et fâcheux événements. […]
La reine en eut dépit et le ministre, {b} malgré sa dissimulation ordinaire, en parut altéré. {c} Le duc d’Orléans, après avoir écouté ce discours, le désapprouva et Mademoiselle, {d} qui ne savait pas encore tout ce qui se passait, après la harangue finie, me dit qu’elle avait rougi deux fois de colère et que la reine eût bien fait de jeter le premier président par les fenêtres. »


  1. Anne d’Autriche.

  2. Mazarin.

  3. Contrarié.

  4. Mlle de Montpensier, fille aînée de Gaston d’Orléans.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 24 janvier 1651, note 4.

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(Consulté le 28/03/2024)

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