À Charles Spon, le 26 mars 1652, note 4.
Note [4]

Ces deux villes distantes d’une vingtaine de kilomètres sont aujourd’hui respectivement Monfort-l’Amaury (Yvelines, arrondissement de Rambouillet), à l’est, et Houdan (Yvelines, arrondissement de Mantes-la-Jolie), à l’ouest.

Journal de la Fronde (volume ii, fos 35 vo et 38 ro et vo) :

« La cour ayant su {a} que le duc de Nemours faisait état de passer la Seine sur le pont de Mantes, avait envoyé ordre aux trésoriers de France de le faire rompre, ce que les habitants qui y sont en armes ont empêché, et < ont > fort bien reçu le duc de Sully, gouverneur, qui y est pour le service de Son Altesse Royale. Les troupes du duc de Nemours vivent avec beaucoup de règle. M. de Beaufort fait contenir les siennes en quelque façon, quoiqu’avec peine et difficulté ; mais celles de la cour font tous les désordres imaginables, ayant forcé un couvent et violé les religieuses auprès d’Angers quoiqu’il y eût un garde de la reine pour l’empêcher. […]

La ville de Mantes ayant toujours été divisée sur la résolution du passage de M. de Nemours, quelques habitants assemblés par un trésorier de France qui est créature du maréchal de L’Hospital résolurent […] de rompre leur pont suivant les ordres qu’ils en avaient de la cour et commencèrent même le 29 à défaire le pavé ; mais le duc de Sully, leur gouverneur, y accourut promptement et leur fit quitter prise, disant qu’il fallait délibérer quelle arche l’on romprait pour la faire rétablir avec moins de dépense, et qu’on tiendrait le lendemain une assemblée de ville pour ce sujet. Cette assemblée fut éludée le 2 {b} parce que ce duc amusa les habitants et n’y s’y trouva pas ; et dans ce temps-là, le sieur de Saint-Quentin y étant arrivé avec les gentilshommes et gardes de Son Altesse Royale, publia qu’elle y venait en personne le lendemain ; et afin qu’on ajoutât plus de foi à ce qu’il disait, il fit marquer tous les logements pour Son Altesse Royale et pour sa Maison, en sorte que les habitants n’en doutant plus, ne touchèrent pas davantage au pont où les gardes de Son Altesse Royale se postèrent ; et cependant l’avant-garde de M. de Nemours s’étant avancée, 500 chevaux y arrivèrent le 2 et on en fit passer 200 pour faire publier delà la rivière que toute la cavalerie était passée, à cause que le maréchal d’Aumont et milord Digby avaient passé la rivière à Poissy pour tâcher de se jeter dans Mantes où ceux qui en avaient voulu rompre le pont leur devaient favoriser l’entrée. Le 3, le reste de l’avant-garde de M. de Nemours y arriva et passa ce jour-là sans aucune résistance. Le reste ne passa que le 4 au matin sans y loger et sans y faire le moindre désordre, ayant vécu avec cette règle depuis 27 jours qu’ils sont en marche. Ils font le nombre de 7 000 combattants effectifs, sans leurs valets, savoir 4 000 chevaux et 3 000 fantassins, tous vieux soldats et fort lestes, avec quatre pièces de canon, et tout compris, l’on y a compté environ 30 000 bouches. {c} M. de Saint-Quentin s’en revint le 4 avec les gentilshommes et gardes de Son Altesse Royale, et mena ici {d} le maire de Mantes qui ne se croyait plus en sûreté par-delà parce qu’il avait favorisé ce passage. Le duc de Sully suivit M. de Nemours et ils arrivèrent ici ensemble le 5 avec le baron de Clinchamp, son lieutenant général, et quelques autres des principaux officiers de cette armée, escortés par 100 chevaux, pour conférer avec Son Altesse Royale. »


  1. Le 26 février 1652.

  2. Mars.

  3. À nourrir.

  4. À Paris.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 26 mars 1652, note 4.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0284&cln=4

(Consulté le 24/04/2024)

Licence Creative Commons