À Charles Spon, le 14 juillet 1662, note 4.
Note [4]

Charles ii, roi de Grande-Bretagne, venait d’épouser l’infante Catherine du Portugal (v. note [7], lettre 694). Dans son Journal (page 132) Samuel Pepys a consigné la fastueuse entrée de la reine à Londres, le 23 août (2 septembre nouveau style) 1662 :

« […] j’ai longé la Tamise sans pouvoir trouver une barque à louer. J’ai eu beau offrir huit shillings pour l’après-midi, il n’y eut pas moyen. C’est aujourd’hui en effet que la reine fait son entrée à Londres, venant de Hampton Court. Il fallut nous rendre à pied à Whitehall. Là, nous sommes montés à la nouvelle salle des festins, qui surplombe la Tamise. Nous ne pouvions être mieux placés pour voir le spectacle. Le roi et la reine arrivèrent dans un bateau couvert d’une tente. Il y avait bien dix mille bateaux et barques autour d’eux, à mon avis, car on ne voyait plus l’eau et l’on ne pouvait même pas distinguer les souverains. Quand ils débarquèrent devant Whitehall, tous les gros canons se mirent à tonner. »

La religion de leur nouvelle reine ne tarda pas à aiguiser la curiosité des Londoniens, qui avaient perdu l’habitude des fastes catholiques (ibid., en date du dimanche 21 septembre, 1er octobre nouveau style, 1662, page 134) :

« La reine vint à passer en carrosse. Elle se rendait à la chapelle de Saint-James qui vient d’être préparée à son intention. Je me suis mêlé à la foule qui la suivait. Une fois entré, j’ai vu le bel autel, les ornements, les moines en robes, les prêtres en chapes somptueuses et toutes sortes d’autres splendeurs. J’ai aussi entendu leur musique. Elle est peut-être bonne, mais elle ne me plaît pas, non plus que leur façon de chanter. La reine est fort dévote. Mais ce qui me fit le plus plaisir, ce fut de voir ma chère lady Castlemaine. Bien que protestante, elle avait accompagné la reine à la chapelle. Après la messe, un moine en capuchon se mit à prêcher un sermon en portugais. Comme je n’y comprenais rien, je suis parti pour aller à la chapelle du roi. Mais là, tout était terminé. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 14 juillet 1662, note 4.

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(Consulté le 29/03/2024)

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