À André Falconet, le 30 décembre 1664, note 4.
Note [4]

Molière {a} a écrit un poème À M. La Mothe Le Vayer pour la mort de son fils : {b}

« Aux larmes, Le Vayer, laisse tes yeux ouverts :
Ton deuil est raisonnable, encor qu’il soit extrême ;
Et, lorsque pour toujours on perd ce que tu perds,
La Sagesse, crois-moi, peut pleurer elle-même.

On se propose à tort cent préceptes divers
Pour vouloir, d’un œil sec, voir mourir ce qu’on aime ;
L’effort en est barbare aux yeux de l’Univers
Et c’est brutalité plus que vertu suprême.

On sait bien que les pleurs ne ramèneront pas
Ce cher fils que t’enlève un imprévu trépas ;
Mais la perte, par là, n’en est pas moins cruelle.

Ses vertus de chacun le faisaient révérer ;
Il avait le cœur grand, l’esprit beau, l’âme belle ;
Et ce sont des sujets à toujours le pleurer. »


  1. V. note [1], lettre 865.

  2. V. note [33], lettre 390, pour l’abbé François ii de La Mothe Le Vayer, fils de François i.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 30 décembre 1664, note 4.

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(Consulté le 19/04/2024)

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