Note [4] | |
Guy Patin écrivait ces lignes trois ans avant que Marcello Malpighi, n’eût publié sa découverte des capillaires (v. note [19] de Thomas Diafoirus et sa thèse) : il fut cet Œdipe (celui qui a résolu l’énigme du Sphinx, ou de la Sphinge, v. notes [28], lettre 226, et [33], notule {b}, triade 60, du Borboniana manuscrit) ou ce Deus ex machina (v. note [33], lettre 152) de la circulation sanguine. En 1659, cette pièce maîtresse manquait encore au circuit complet du sang, ce qui autorisait à douter de sa réalité anatomique (mais non pas fonctionnelle, v. note [14] de La circulation du sang expliquée à Mazarin), telle que William Harvey l’avait décrite en 1628. Toutefois Guy Patin a fourni la preuve éclatante de sa cécité en réfutant encore de pied ferme la circulation dans sa thèse de 1670. Sans vouloir l’excuser, son acharnement à nier ce qui semblait déjà une évidence expérimentale avait une explication raisonnable (quoique fort difficile à comprendre aujourd’hui) : il n’en entendait pas le modus, le mode, c’est-à-dire le but, ne voyant pas quelle fin pouvait bien servir ce déplacement circulaire du sang à grand débit qui mettait le corps sous forte tension, menaçant les vaisseaux de rupture, et faisait perdre à la saignée, et même à la théorie des humeurs tout entière, l’essentiel de leurs fondements logiques (dogmatiques). Pressentis par Malpighi, les échanges gazeux dont le sang est le véhicule exclusif (hématose) n’ont été entièrement débrouillés qu’au début du xixe s., après qu’Antoine Lavoisier eut donné le nom d’oxygène à l’« air vital » (1777). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Johann Georg Volckamer, le 10 janvier 1659, note 4.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1146&cln=4 (Consulté le 11/12/2024) |