Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 5, note 4.
Note [4]

« on prétend même qu’elles font fuir Hélène, qui est une étoile funeste et menaçante, etc. » ; chapitre xxxvii, livre ii, Histoire naturelle de Pline l’Ancien (Littré Pli, volume 1, page 117) :

Existunt stellæ et in mari terrisque. Vidi nocturnis militum vigiliis inhærere pilis pro vallo fulgorem effigie ea ; et antennis navigantium aliisque navium partibus ceu vocali quodam sono insistunt, ut volucres sedem ex sede mutantes, graves, cum solitariæ venere, mergentesque navigia et, si in carinæ ima deciderint, exurentes, geminæ autem salutares et prosperi cursus nuntiæ, quarum adventu fugari diram illam ac minacem appellatamque Helenam ferunt et ob id Polluci ac Castori id numen adsignant eosque in mari invocant.

« Il se montre des étoiles dans la mer et sur la terre. J’ai vu, la nuit, pendant les factions des sentinelles devant les retranchements, briller à la pointe des javelots des lueurs à la forme étoilée. Les étoiles se posent sur les antennes et sur d’autres parties des vaisseaux avec une espèce de son vocal, comme des oiseaux allant de place en place. Cette espèce d’étoile est dangereuse : quand il n’en vient qu’une seule, elle cause la submersion du bâtiment ; et si elle tombe dans la partie inférieure de la carène, elle y met le feu. Mais s’il en vient deux, l’augure en est favorable : elles annoncent une heureuse navigation ; l’on prétend même que, survenant, elles mettent en fuite Hélène, c’est le nom de cette étoile funeste et menaçante. {a} Aussi attribue-t-on cette apparition divine à Castor et à Pollux, et on les invoque comme les dieux de la mer. »


  1. Ce passage correspond à la citation de Guy Patin.

    En astronomie moderne, aucune étoile ne porte le nom d’Hélène. C’est celui d’un satellite de la planète Saturne, découvert en 1980. Pour Littré DLF (qui parlait en maître quand il s’agissait de Pline), Hélène est le « nom donné anciennement à une variété de feu Saint-Elme. Castor et Pollux, en météorologie, est un météore igné [v. note [20] de la Leçon sur la Manne], qui paraît quelquefois en mer s’attacher à un des côtés du vaisseau, sous la forme d’une, de deux, ou même de trois ou quatre boules de feu ; lorsqu’on n’en voit qu’une, on l’appelle plus proprement Hélène. »

    Dans les mythes antiques, Hélène, fille de Zeus ou de Tyndare, roi de Sparte, et de Léda, et sœur ou demi-sœur de Castor, Pollux et Clytemnestre, était une funeste déesse : la plus belle des femmes, épouse de Ménélas, roi de Sparte, elle s’enticha du prince troyen Pâris (v. note [19], notule {d}, du Grotiana 1) ; la jalousie de Ménélas engendra la guerre de Troie.


Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 5, note 4.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8135&cln=4

(Consulté le 24/04/2024)

Licence Creative Commons