Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 7, note 4.
Note [4]

La cannelle (cinnamomum en latin) est l’« écorce d’un arbre qui est grand et gros comme un oranger, et qui croît, naturellement et sans culture, dans l’île de Ceylan et dans d’autres lieux des Indes Orientales. […] Le bois de cet arbre n’a aucun goût et n’envoie aucune odeur. Sa principale vertu est dans son écorce, qui semble être double lorsqu’elle est récente. Elle a sa superficie grisâtre, fort odorante et aromatique, et le dedans, de la couleur ordinaire de la cannelle. On la pourrait alors diviser en deux écorces de differentes couleurs ; mais étant séchées ensemble, elles sont inséparables et passent pour la même écorce, la couleur grisâtre de la superficie se changeant en la couleur ordinaire, à mesure qu’elle sèche. La cannelle, pour être bonne, doit être d’un goût piquant et fort agréable, et avoir une couleur rousse et assez vive. Ses qualités sont d’échauffer et de dessécher. Elle est de parties subtiles et a une forte acrimonie au goût avec une légère astriction ; ce qui fait qu’elle découpe et dissout les superfluités du corps » (Thomas Corneille).

Fruit du giroflier, arbre des Moluques, le girofle est « petit et de couleur noire roussâtre, il a une tête comme un clou, et cette tête jette quatre petites dents en dehors, qui font une forme d’étoile divisée en croix de Saint-André. Au milieu est un petit point qui sert presque de nombril. Pour choisir ces fruits, il faut prendre ceux dont l’odeur est agréable, et qui rendent une humidité huileuse lorsqu’ils sont pressés. Les girofles échauffent et atténuent au troisième degré, et sont apéritifs, incisifs et confortatifs. Ils sont bons pour le foie refroidi et on en donne en breuvage avec grand succés aux hydropiques, dans le temps même que l’eau est épandue par le corps » (ibid.). À quoi le Dictionnaire de Trévoux ajoute : « Les clous de girofle échauffent et desséchent ; ils sont propres pour corriger la puanteur de la bouche, aiguiser la vue, dissiper les taches des yeux, fortifier l’estomac et le foie, pour arrêter le vomissement ; ils conviennent aussi dans l’apoplexie, la paralysie, la léthargie, et dans plusieurs autres maladies du cerveau. Les cuisiniers en emploient aussi beaucoup pour les sauces et pour les ragoûts. »

Le satyrion est une « plante de la famille des orchis qui exhale une odeur de bouc fort désagréable, et dont les racines tuberculeuses ont de la ressemblance avec un scrotum » (Littré). Son pouvoir aphrodisiaque ressortissait en grande partie à la théorie paracelsiste des signatures (v. note [5], lettre 340).

Le diasatyrion était un électuaire (v. note [5], lettre 167) à base de satyrion, préparé en forme de conserve (v. note [4], lettre 410).

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 7, note 4.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8137&cln=4

(Consulté le 19/04/2024)

Licence Creative Commons