Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 4.
Note [4]

« Je l’ai entendu dire d’un Hollandais vers ce temps-là. »

Pour s’acharner contre le livre déjà mentionné quelques lignes plus haut (v. supra note [3]), voire pour inciter à le lire, le Patiniana en donnait la référence presque complète (il n’y manque que les qualités de l’auteur, Neapolitani, theologi, philosophi, et iuris utriusque doctoris [natif de Naples, théologien, philosophe, et docteur en l’un et l’autre droits (civil et canonique)] : « Quatre livres de Giulio Cesare Vanini sur les admirables secrets de la Nature, reine et déesse des mortels, Paris, Adrien Périer, 1616, in‑8o de 130 feuilles. »

Cet article du Patiniana figure dans le manuscrit de Vienne (page 27), mais il s’y termine à « Il est mort martyr de l’athéisme », sans donner ni commenter cette référence, qui pourrait être une addition de Guy Patin au propos de Gabriel Naudé.

Hadrien (ou Adrien) Périer, libraire-imprimeur, a travaillé à Paris (1584-1586 et 1597-1629), avec un intervalle lyonnais (1587-1596). Renouard ne lui a pas établi de parenté avec Nicolas Périer (v. note [31], lettre 337).

L’Approbatio [Approbation] de l’ouvrage surprend en effet par sa bienveillance :

Nos subsignati Doctores in alma Facultate Theologica Parisiensis fidem facimus vidisse et legisse Dialogos Iulij Cæsaris Vanini Philosophi præstantissimi, in quibus nihil Religioni Catholicæ Apostolicæ et Romanæ repugnans au contrarium reperimus, imo ut Subtilissimos, Dignissimos qui typis demandentur. Die 20. Mensis Maij 1616.

F. Edmundus Corradin Guard.
Conventus F. Min. Paris.

F. Claudius le Petit
Doctor Regens.

[Nous soussignés, docteurs en la vénérable Faculté de théologie de Paris, certifions avoir vu et lu les Dialogues de Giulio Cesare Vanini, très éminent philosophe, où nous n’avons rien trouvé qui soit opposé ou contraire à la religion catholique, apostolique et romaine, les jugeant extrêmement subtils et parfaitement dignes d’être imprimés. Le 20e de mai 1616.

Frère Edmond Corradin, gardien
du couvent des frères minimes 
{a} de Paris

Frère Claude le Petit,
docteur régent
]. {b}


  1. Cordeliers.

  2. Remarques critiques sur le Dictionnaire de Bayle, {i} article sur Xenophanes, {ii} seconde partie, G‑Z, page 797 (à la fin d’un long développement sur Vanini) :

    « J’ai lu dans les Mémoires manuscrits de M. de la Mare, conseiller au parlement de Dijon, une autre particularité touchant le livre de Vanini De Admirandis […] < disant qu’il > “ avait été approuvé par deux théologiens cordeliers ; et après qu’on eut reconnu l’impiété de ce livre, M. le Chancelier {iii} les manda pour rendre raison de l’approbation qu’ils avaient donnée. Ils avouèrent ingénument qu’ils l’avaient donné à lire à un jeune bachelier de leur ordre, nommé Fr. Martin Meurisse, depuis évêque de Madaure {iv} et suffragant de Metz, lequel ne l’ayant pas trouvé trop mauvais à son goût, leur avait dit qu’il n’y avait rien qui fût contraire à la doctrine de l’Église et contre les bonnes mœurs. ” »

    1. Paris, Hippolyte-Louis Guérin, 1748, in‑fo de 819 pages, rédigé par l’abbé Philippe-Louis Joly (1712-1782).

    2. Philosophe présocratique grec du ve s. av. J.‑C.

    3. Nicolas Bruslart de Sillery, v. note [8], lettre 49.

    4. Le diocèse de Madaure est un évêché in partibus infidelium (v. note [1], lettre 473), qui correspond à l’actuelle ville de M’daourouch dans le Sud algérien (Madauros pendant l’ère romaine, et Montesquieu pendant la colonisation française). Meurisse en a été titulaire de 1628 à 1644.

    La note [41] du Naudæna 4 transcrit, traduit et commente un des passages qui a pu faire monter Vanini sur le bûcher de Toulouse, après qu’on lui eut arraché la langue, puis qu’on l’eut étranglé (v. note [3], lettre latine 27).


V. note [5], lettre 25, pour Paul v (Camillo Borgese, pape de 1605 à 1621).

En matière d’athéisme, les censeurs hollandais eurent bien pire adversaire à affronter à la fin du xviie s. avec la parution des livres de Bento (Baruch) Spinoza.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 4.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8197&cln=4

(Consulté le 28/03/2024)

Licence Creative Commons