Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 4, note 40.
Note [40]

Être à deux de jeu, c’est être à égalité.

Julius Castellanus (Giulio Castellani, Faïence 1528-Rome 1586), humaniste ecclésiastique, avait entamé sa brillante carrière comme précepteur des enfants de Cosme ier de Médicis, grand-duc de Toscane (de 1537 à 1574). Installé à Rome en 1577, il y enseigna la philosophie à la Sapienza jusqu’à sa mort. Dans ses De humano intellectu libri tres [Trois livres sur le discernement humain] (Bologne, Alexander Benaccius, 1561, in‑fo), il s’est rangé à l’audacieux avis de Pomponace sur l’immortalité de l’âme (v. note [67], lettre Naudæana 1).

V. supra note [17] pour Épicure et Lucrèce.

Parmi quantité d’autres ouvrages, Cardan (v. note [30], lettre 6) est auteur d’un Liber de Immortalitate animorum [Livre sur l’Immortalité des esprits], {a} où il pèse soigneusement les opinions des anciens auteurs sur ce sujet, avec cette conclusion ambiguë (page 308 et dernière) :

Hæc autem etsi non ad pietatem perfectam accedunt, non tamen ab ea, quantum reliquæ Philosophorum opiniones, discrepant : in fine vero maxime conveniunt : nam cum lucem habeamus a Deo, atque potiorem nostri partem mentem, illius, non corporis actionibus invigilare decet, plus Deum nostri autorem, qui nobis tam ingens donum dedit, amantes, quam nos ipsos, id est corpus, filios, divitias, potentiam, honores : nam vere nosmet diligere, est Deum diligere, si mentem nostram diligimus et qui Deum diliget, semet ipsum necessario diligit : lucem vero nobis affinem, ut nosmet tanquam indissolubili vinculo, et sempiterno ævo coniunctam, ab eodemque fonte splendoris, et bonitatis nobiscum proficiscentem, atque hoc vere proximum diligere est, ac ut semper ipsum. Quare hic finis est beatitatis nostræ in hac vita, divinis frui, divinisque coniungi, et post mortem perfectissima quiete gaudere.

[Bien que toutes ces considérations ne s’approchent pas de la parfaite piété, elles ne s’en écartent pourtant pas autant que les autres opinions des philosophes. Elles finissent même par s’accorder tout à fait avec elle : puisque Dieu nous procure la lumière et l’esprit, qui est la plus puissante partie de nous-mêmes, nous ne devons pas nous appliquer aux actions du corps, mais aimer Dieu qui nous a créés, qui, dans sa toute-puissance, nous a accordé ce don, et l’aimer bien plus que nous-mêmes, c’est-à-dire, que notre corps, nos enfants, nos richesses, notre pouvoir, nos honneurs : nous estimer véritablement, c’est estimer Dieu ; si nous honorons notre esprit et s’il estime Dieu, alors il s’honore aussi nécessairement lui-même ; c’est honorer la lumière qui nous est intimement unie, à laquelle nous sommes attachés comme par un lien indissoluble et pour l’éternité, qui nous est procurée par la même source de splendeur et de bonté, vraiment proche et toujours elle-même. En cette vie, notre béatitude a pour dessein de jouir des divins bienfaits, de nous y unir, et de bénéficier, après la mort, du plus parfait repos].


  1. Lyon, Sebastianus Gryphius, 1545, in‑8o de 308 pages.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 4, note 40.

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(Consulté le 28/03/2024)

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