Note [42] | |
Le « divin » empereur Caracalla (mort en 217) avait succédé en l’an 211 à son père, Septime Sévère, après avoir régné à ses côtés avec son frère Geta. {a} La relation du Moréri est plus claire et détaillée : « À son retour à Rome, il fit mourir les médecins parce qu’ils n’avaient pas abrégé la vie de son père qu’il avait voulu faire mourir. {b} Il tua son frère Geta entre les bras de sa mère, fit mourir le grand jurisconsulte Papinien, {c} qui n’avait voulu ni approuver ni défendre son parricide, {d} et même périr tous les serviteurs de son père et de son frère ; de sorte que les historiens de ce temps-là comptent jusqu’à vingt mille personnes massacrées. Quelques historiens ont dit qu’il osa même épouser Julie, {e} veuve de son père ; mais le silence de Dion Cassius, qui vivait en ce temps-là et qui n’en dit rien, non plus qu’Hérodien, doit faire croire que ce n’est qu’une fable. Caracalla étant passé en Orient, remplit la ville d’Alexandrie du sang de ses habitants, et ne consulta plus que les magiciens et les astrologues, bien qu’il se piquât d’imiter Alexandre le Grand. Tant de cruautés avancèrent sa mort. Quelques officiers conspirèrent contre lui ; et comme il allait d’Édesse {f} à Carres de Mésopotamie, un de ses centurions, {g} nommé Martial, l’assassina par ordre de Macrin, qui lui succéda. Il fit le coup dans le temps que Caracalla était descendu de cheval pour aller à quelque nécessité naturelle, et qu’il s’était éloigné de ses gardes. » |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : L’Esprit de Guy Patin (1709), Faux Patiniana II-7, note 42. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8220&cln=42 (Consulté le 08/10/2024) |