Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre II, note 43.
Note [43]

Livre iii De temperamentis [Des tempéraments] de Galien (Kühn, volume 1, pages 677‑678, traduit du grec) :

Sunt enim et quæ primo statim usu manifestam alterationem suam indicent, veluti lactuca : quæ eos, quibus venter quidem æstuat, manifeste refrigerat atque a siti vindicat : quibus autem refrigeratus est, manifeste lædit. Conducit vero et ad somnum non parum, neque id alia ratione ulla, quam quod frigido temperamento et humido est ; verum sic est humida et frigida ad hominem et alia, quæ ab ipsa nutriti sunt apta, sicut viridia ligna ad ignem. Quare rationabiliter cibi id genus utrumque præstant, et quod veluti medicamenta corpus nostrum afficiunt, et quod nutriunt : toto quidem concoquendi sui tempore, ut medicamenta : ubi vero jam nutriunt ac prorsus sunt assimilata, tum, ut quæ non amplius quicquam in nos agant, naturalem calorem augent, ceu prius est dictum : quippe id omnium, quæ nutriunt, commune est.

[Il existe en effet maints aliments qui exprimeront leur manifeste capacité altérante aussitôt après qu’on les a consommés, à la manière de la laitue : {a} elle rafraîchit et dissipe manifestement la soif chez ceux dont le ventre est échauffé ; mais elle est manifestement nuisible chez ceux qui l’ont froid. Elle induit véritablement et puissamment le sommeil, et ce pour la bonne et simple raison qu’elle est de tempérament humide et froid ; {b} mais c’est à la manière du bois vert pour le feu qu’elle est humide et froide pour l’homme et les autres animaux qui peuvent s’en nourrir. Voilà bien pourquoi les aliments de cette sorte exercent deux effets simultanés : ils agissent sur notre corps à l’instar de médicaments, et ils le nourrissent ; ce qui survient, comme pour les médicaments, dès que leur digestion est entièrement achevée. Une fois qu’on les a mangés et qu’ils ont été complètement assimilés, quand bien même ils n’exerceraient plus aucun effet en nous, ils augmenteront la chaleur naturelle, comme j’ai dit précédemment ; cela est bien sûr commun à tout ce qui nourrit].


  1. V. note [23], lettre 156.

  2. Ces deux qualités sont celles de l’eau et de la pituite (v. le mot remède dans le glossaire).

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre II, note 43.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8169&cln=43

(Consulté le 23/04/2024)

Licence Creative Commons