Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 43.
Note [43]

Phrase ajoutée dans la marge du manuscrit.

V. note [36] du Borboniana 8 manuscrit pour l’écrivain Raoul Boutrays, avocat au Grand Conseil.

Bertrand i Soly (Solly), conseiller au Parlement de Paris, puis président aux enquêtes, mort en 1612, eut un fils prénommé Jean, conseiller au Parlement, mort en 1604, âgé de 27 ans, après avoir épousé une dénommée Anne Le Gruel (Popoff, no 2298). Il s’agissait donc d’un autre fils du président Soly, dont j’ai trouvé la trace ailleurs.

Frédéric Lachèvre, dans ses Mélanges sur le libertinage au xviie siècle (Paris, Édouard Champion, 1920, in‑8o) parle en effet (pages 216‑219) du remariage (ce qu’on appelait alors « respouser », verbe aujourd’hui remplacé par « se remarier ») d’une dame nommée Hélène Boutrays, veuve (mais non divorcée ou démariée) de Bertrand [ii] Soly, sieur de Vilginis, conseiller et maître d’hôtel du roi, avec François Pajot, conseiller du roi en son Grand Conseil. Cette déclaration s’appuie sur la transcription intégrale du contrat de mariage insinué (enregistré) le 7 février 1637, en citant, parmi les témoins, Marie Bouthrais (sic), sœur d’Hélène et épouse d’un nommé Augustin Algrain de Cayeur.

Louis Dolé (ou Dollé), seigneur du Vivier, avocat, d’abord procureur général de la reine Marie de Médicis, puis conseiller d’État du roi en ses conseils d’État et privé, et intendant des finances, était une créature (un affidé) du maréchal d’Ancre (Concino Concini, v. note [8], lettre 890), assassiné sur l’ordre de Louis xiii en 1617 (soit l’année suivant la mort de Dolé).

Deux autres insinuations du Châtelet de Paris, conservées aux Archives nationales corroborent le récit du Borboniana :

  • le f 385 vo de la cote Y//154 fait état du contrat de mariage passé en 1614 entre le sieur Bertrand [ii] Solly, seigneur du Mont, avec Louise Dollé, fille de Louis Dollé, en présence de Concino Concini, marquis d’Ancre, premier gentilhomme de la Chambre du roi, maréchal de France, etc. ;

  • la notice no 4311 de la cote Y//181‑Y//183 fait état d’un accord, conclu en 1643, entre Hélène Boutrays, veuve de François Pajot, conseiller du roi au Grand Conseil, et une dénommée Catherine Piccard, femme de chambre du dit Pajot, qui s’engageait à rester au service de sa veuve.

Ces pièces confirment donc tous les dires du Borboniana, à l’exception du démariage (divorce) d’Hélène Boutrays et de Bertrand ii Soly, pour cause d’impuissance virile, probablement constatée par un humiliant congrès (v. note [6], lettre 3), dont les actes notariés ne conservaient guère le fâcheux souvenir.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 43.

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(Consulté le 28/03/2024)

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