Autres écrits : Commentaires de la Faculté rédigés par le doyen Guy Patin (1650-1652) : 1D. Novembre 1650-novembre 1651, Affaires de l’Université, note 49.
Note [49]

À l’exception de celle de Normandie, les nations qui composaient la Faculté des arts étaient divisées en tribus selon l’origine géographique des collèges qui la composaient. Chaque Tribu élisait un doyen dont le De Decanatu Nationis Gallicanæ. A.C.E.B.R.V.P. [Décanat de la Nation de France. Par César Egasse Du Boulay, recteur de l’Université de Paris (Auctore Cæsare Egassius Bulæo Rectore Universitatis Parisiensis)] (Paris, Pierre Variquet, 1662, in‑4o) explique ainsi les fonctions (page 5) :

Munus Decani est 1. preæsse Tribui : cum ergo quinque sint Tribus Nationis Gallicanæ, sint etiam oportet quinque Decani, omnes quidem dignitate pares, ordine tamen Tribuum alii aliis præcedentes et suffragium ferentes. 2. Claves ærarij seu Chartophylacij Nationis servare. 3. Consilium et auxilium Procuratori præstare in rebus agendis, locatione domorum, ditributione Scholarum, et cæteris : Sunt enim veri et ut vulgò dicitur, Consiliarij nati Nationis : quibus inconsultis nefas est Procuratori quidquam agere, quod alicuius momenti sit.

[La charge du doyen consiste à : 1. être le chef de sa Tribu et, puisque la Nation de France est formée de cinq tribus, il convient qu’elle compte cinq doyens ; ils sont certes tous égaux en prestige, mais observent un ordre de préséance les uns par rapport aux autres, notamment quand ils sont appelés à voter ; 2. conserver les clés du trésor ou cartulaire ; 3. procurer aide et conseil au procureur dans la gestion des affaires, l’attribution des logis, la répartition des écoliers, etc. Ils sont véritablement, comme on les appelle communément, les conseillers nés de la Nation ; leur procureur est dans son tort s’il prend une décision, quelle qu’en soit l’importance, sans les avoir consultés].

Les doyens des cinq tribus de la Nation de France (Paris, Sens, Tours, Reims et Bourges) n’étaient pas élus, mais nommés sur leur ancienneté, ce qui donnait souvent lieu à des différends entre maîtres ès arts, tels que celui dont la suite des Commentaires fait état (v. notes [57] infra, et [2] des Affaires de l’Université en 1651-1652).

Le livre de Du Boulay permet d’identifier sommairement les cinq maîtres de collège ici nommés :

  • Nicolas Sevin était professeur au Collège de Presles-Beauvais (v. note [29], lettre 449) ;

  • Jacques Pigis, bachelier de théologie, était vice-principal et professeur de philosophie au Collège de Navarre (v. note [21], lettre 207) ; originaire du diocèse de Chartres, il avait été nommé professeur de grec au Collège de France en décembre 1650 ; il mourut le 29 juin 1676 (Claude-Pierre Goujet, v. note [3] du Manuscrit 2007 de la Bibliothèque interuniversitaire de santé) ;

  • Michel Duchesne, maître ès arts, enseignait la philosophie au Collège de Navarre ;

  • Claude de La Place (v. note [10], lettre 290), maître ès arts, avait enseigné la rhétorique aux collèges d’Harcourt (v. note [6], lettre 211), puis de Presles-Beauvais ; il fut finalement choisi pour doyen, comme étant celui des candidats qui avait le plus d’ancienneté ; il fut nommé recteur de l’Université en mars 1652 ;

  • le décanat aurait dû échoir à Jean Bouthillier (ou Boutiller), professeur au Collège de Presles-Beauvais, mais il mourut avant la délibération finale de l’Université, le 15 novembre 1651. Il n’était pas apparenté à la famille des Bouthillier-Chavigny (v. note [5], lettre 46).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Commentaires de la Faculté rédigés par le doyen Guy Patin (1650-1652) : 1D. Novembre 1650-novembre 1651, Affaires de l’Université, note 49.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8185&cln=49

(Consulté le 06/12/2024)

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