À Claude II Belin, le 23 avril 1640, note 5.
Note [5]

Lazare Rivière (Montpellier 1589-ibid. 16 avril 1655) avait été reçu docteur en médecine de l’Université de Montpellier en 1611, puis nommé, en 1620, titulaire de la chaire de chirurgie et de pharmacie qu’il occupa jusqu’à sa mort. Sa célébrité de praticien et d’enseignant fut liée à son profond intérêt pour les nouveaux médicaments chimiques, qu’il recevait et utilisait sans réserve et sans toujours grand discernement, ce qui lui valut d’être diversement apprécié par ses contemporains (R. Desgenettes in Panckoucke et Dulieu).

Son ouvrage le plus renommé est la Praxis Medica [Pratique médicale] (Paris, Olivier de Varennes, 1640, in‑8o). Cette première édition fut suivie de nombreuses autres, qui s’enrichirent progressivement pour devenir la Praxis medica cum theoria [Pratique médicale avec la théorie] (Lyon, Jean-Antoine ii Huguetan et Marc-Antoine Ravaud, 1660, 2 volumes in‑8o). En dix-sept livres, Rivière y défendait avec ardeur l’emploi des substances chimiques de toutes sortes dans les maladies des différentes parties du corps. Ce livre didactique a connu un grand succès, comme en atteste sa traduction en français : {a}

La Pratique de médecine avec la théorie, de Lazare Rivière, conseiller et médecin du roi, professeur et doyen des médecins en l’Université de Montpellier. Traduite en français par M. F. Deboze, docteur en médecine et maître chirurgien juré à Lyon. Troisième édition revue et corrigée. {b}


  1. Il a aussi paru en anglais.

  2. Lyon, Jean Certe, 1702, in‑8o : tome premier (960 pages) ; tome second (918 pages).

Sans égard pour le grand et durable succès des ouvrages de Rivière, Guy Patin le détestait : et pour son professorat de Montpeliier, et pour ses pratiques chimiques, qu’il qualifiait même de magiques. Il en a donné une preuve à peine croyable dans sa lettre à Johannes Antonides Vander Linden, datée du 31 août 1657 (4 paragraphe) en racontant comment, en 1646, il avait rendu visite incognito à Rivière pour obtenir la démonstration de sa charlatanerie.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 23 avril 1640, note 5.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0049&cln=5

(Consulté le 28/03/2024)

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